Testata


BREVE HISTOIRE DE LA CRETE
- PREMIERE DYNASTIE -

Science et Foi n° 81 - octobre 2006

Cette brève histoire est tirée du premier volume de l'œuvre de Crombette "Clartés sur la Crète". Nous allons voir que cette histoire est intimement liée à la Bible, d'abord parce que c'est grâce à la Bible que F. Crombette a pu traduire les hiéroglyphes crétois car Moïse dit dans la Genèse que les Crétois ou Caphtorim étaient des descendants de Misraïm, fondateur de l'Egypte. Ils possédaient donc la même langue et le même système d'écriture que les Egyptiens, c'est-à-dire le copte et une graphie à base de rébus, comme l'a établi F. Crombette dans son œuvre égyptologique. Ensuite par une chronologie crétoise qui confirme la chronologie biblique et parce que l'histoire du patriarche Joseph apparaît dans des inscriptions relatives à plusieurs rois de Crète. C'est ainsi comme nous le verrons que Crombette a été amené à penser à une méthode de traduction de la Bible par le copte à cause du double miracle opéré par Joseph conduisant le deuil de son père Jacob en Terre Sainte et arrêtant les eaux de l'oued Arish à l'aller et au retour pour laisser passer le convoi funèbre, miracles qui apparaissaient dans les inscriptions crétoises, mais pas dans les traductions habituelles du passage correspondant de la Genèse.

Géographiquement, la Crète est une longue île au sud de la Grèce et au nord de le Libye. Cependant, avant le Déluge, la mer Méditerranée n'était pas formée et la Crète était reliée aux deux continents que sont maintenant l'Europe et l'Afrique. Le fait est confirmé par la découverte d'ossements d'éléphants dans les couches profondes des fouilles de Crète. Un des quatre fleuves du Paradis terrestre, le Phison, longeait la Crète par le sud avant d'aller se jeter dans l'Océan Pacifique à l'époque du continent primordial unique après avoir traversé le Sahara et l'Amérique Centrale.

L'histoire de la Crète commence avec son occupation par les Ioniens qui étaient des descendants de Japheth puis par des Egyptiens conduits par Seth-Naphtuim ou Neptune qui découvrit l'île au cours de ses navigations dans la Méditerrannée. Crombette a montré dans son œuvre que la Dispersion de Babel datait de 2198 avant Jésus-Christ, et que les Egyptiens conduits par Misraïm avaient occupé le delta du Nil au cours de l'automne de cette même année. Le peuplement de la Crète par une colonie égyptienne sous la conduite de Seth, de Mounikhia, première épouse de Ménès et de son fils encore mineur Athothès II, eut lieu en 2170. Le nouvel état où furent incorporés les Japhétites déjà présents fut appelé l'Achaie de Ménès. Il devait fournir pour de longs siècles les maîtres de la Méditerranée.

Seth étant reparti pour d'autres campagnes maritimes, notamment dans l'océan Indien, c'est à une femme, Mounikhia, qu'il appartint d'abord de gouverner la Crète et elle le fit avec une maîtrise virile qui assura à son fils une autorité sans conteste. Aussi fut-elle à sa mort considérée comme la grande déesse de l'île. Son culte déborda même en différents endroits de la Grèce et les Athéniens avaient donné son nom au port d'Athènes ; c'est pourquoi on l'a crue bien à tort une divinité spécifiquement grecque.

Elle est une déesse polymorphe, comme l'étaient ses aptitudes. Elle est d'abord Diane chasseresse ou Artémis que représentent certains sceaux crétois. Elle est la Britomartis qui favorise la chasse. Elle est aussi guerrière : certains sceaux la représentent armée de la double hache ou bipenne spécifiquement crétoise. On la nomme aussi Karyatis, celle qui protège la tête car c'est à elle sans doute qu'il faut faire remonter l'usage du casque crétois à lamelles métalliques qu'un sceau représente auprès d'elle. Elle est la terrible Mounikhia, déesse de la vengeance et du châtiment des fautes. Ayant quitté son mari pour servir de guide à son fils dans le gouvernement de la Crète, elle est représentée comme la déesse de la chasteté. Cependant, mère d'une grande race, elle est figurée avec de nombreuses mamelles. Elle est aussi Pasiphaé, fille de Misraïm-Rê, le premier roi soleil d'Egypte et épouse de son frère Ménès successeur de Misraïm et premier roi dynastique, adoré comme générateur de rois sous la forme d'un taureau, d'où la légende du Minotaure.

Son nom Mounikhia peut s'interpréter "l'eau qui amène d'abondantes moissons." A ce titre, elle est la providence divine Opis qu'invoquent les cultivateurs. Elle est aussi celle qui donne la vie, Zoé. Elle entraîne les navires par la voile d'Artemon et elle conduit au port les navigateurs sains et saufs. En tant que Diktynna, elle favorise la pêche par ses filets (qui se disent Diktyon) et une ville et un mont de Crète, Diktè, ont conservé son nom. Elle est Naias, la divinité des eaux autour de laquelle se groupent les nymphes pour se livrer aux plaisirs du bain, de la danse et du chant. Le sistre, largement employé en Crète, est son instrument de musique. Elle est gardienne des portes et préside aux gonds. Elle est la nymphe Ekho. C'est elle qui a introduit en Crète la fleur de lys qui sera celle des rois de Crète, car son père Misraïm est Rê-Rêi qui est le nom même de la fleur de lys. Elle est aussi Proserpine ou Perséphone dont le nom signifie: "celle dont la voix détruit et anéantit", et l'un de ses descendants, le sage Rhadamante, est juge des Enfers. Mounikhia est universelle, et si l'on en parle si peu en Egypte, c'est qu'elle a été tout en Crète.

On peut connaître la date de sa mort par le nom du 11e roi de la première dynastie monté sur le trône en 1947. Son nom peut en effet se transcrire: "Il est devenu roi à l'époque où l'on faisait un sacrifice pour pleurer la mort de la reine suprême initiale, Mounikhia." Elle est donc morte vraisemblablement en 2147, ce qui correspond sensiblement à la mort de Misraïm et à l'avènement de Ménès comme suzerain d'Egypte. On comprend pourquoi elle n'est pas représentée avec son mari dans les listes égyptiennes.

Mounikhia ayant été représentée allégoriquement comme la femme d'un taureau, il était logique de faire de son fils un être hybride mi homme, mi taureau, le Minotaure. Celui-ci fut le grand dieu de la Crète. Athothès II est mort suzerain de l'Egypte en 2069 comme le montre le Livre des Noms des Rois d'Egypte. Il avait alors 110 ans. Il avait quitté la Crète à la mort de Ménès en 2114 après avoir séjourné 55 ans en Crète et l'avoir gouvernée 49 ans et demi.

Son successeur ne monta sur le trône qu'à un âge assez avancé voisin de 50 ans et la durée des règnes postérieurs s'en trouva réduite. Le fondateur de la royauté crétoise que les listes grecques relatives à l'Egypte appellent Athothès ou Athothis II, Kenkenès ou Kenkenessos, Curudès ou Kourètis a un nom crétois qui permet de préciser qu'il fut un géant et qu'il eut une longue vie; qu'en outre il découvrit le Labyrinthe ou le caverne pleine de détours dans le mont Ioukta; qu'il construisit sa capitale Knossos près de ce mont. Le nom de la ville est celui de l'oie car lorsqu'elle fut tracée on pratiqua l'ornithomancie qui consistait à lâcher des oies et à observer leur vol. Or "laisser partir les oies" se dit en copte Kenkenessos. Athothès fut donc sans doute à l'origine de cette pratique tout au moins en Crète, à moins qu'il ne l'ait vue pratiquer en Egypte où l'on sait qu'elle fut aussi en usage.

On trouve également dans son nom Mele Cepi A qui est représenté par une seiche, le mollusque marin qui se protège contre les attaques en répandant dans l'eau une liqueur noire. Si le roi l'a mis dans son nom, c'est que c'est lui qui a eu l'idée de tirer de l'animal l'encre que l'on appelle sépia. Le nom se transcrit d'ailleurs en grec par Melasepia qui signifie le noir de seiche.

Athothès introduisit aussi en Crète les jubilés périodiques, cérémonies magiques pratiquées en vue d'obtenir de l'eau, car les mots Hiêi Senti Djanê Coous compris dans son nom peuvent se traduire: "Celui qui est venu faire le rite antique des paroles de l'eau abondante." Ceci peut être confirmé par le nom même d'Athothès qui peut se comprendre: "Il a fait comme Thoth." Or nous savons par l'œuvre égyptologique de Crombette que Thôth ou Ludim avait institué en Egypte les jubilés trentenaires pour obtenir de l'eau.

L'épouse d'Athothès eut aussi sa célébrité: c'est elle qui découvrit le moyen d'extraire la soie du cocon du bombyx et d'en tisser des étoffes luxueuses, c'est pourquoi elle est symboliquement représentée par un papillon aux multiples antennes et aux ailes décorées. Le nom de la reine peut de comprendre: "Ekhô la nymphe libyenne a percé le rouleau de fils qui enferme dans ses limites le ver à soie, l'a vidé, a dénoué les poils touffus du ver, les a plongés dans un bain et les a mis dans un bel ensemble". Notons qu'Ekhô signifie bourdonnement et que bourdonnement de dit aussi en grec Bombos d'où est venu bombyx, insecte bourdonnant. Il se peut qu'Ekhô ait été libyenne car Ménès, le père de son époux, avait eu son premier royaume d'Egypte contigu à la Libye que ses sujets avaient dû contribuer à peupler.

En rentrant en Egypte en 2114, Athothès laissait le trône de Crète à son fils. Il est probable que celui-ci avait été antérieurement associé au pouvoir, car il avait pu naître vers 2163 et, à la mort de Mounikhia vers 2147, avait atteint sensiblement l'âge de la majorité; il pouvait dès lors être mis par son père au courant des affaires du royaume et combler le vide produit par le disparition de son aïeule. C'est lui que les listes crétoises comptent comme le chef de la première dynastie. Son nom est le plus long des noms royaux; il se lit:

"Le premier d'une maison d'une multitude de rois véritables"- c'est le titre de chef généalogique - "Le premier seigneur des flots" -c'est-à-dire le maître de la mer- "Celui qui a le signe du taureau" -soit celui que le Minotaure a désigné- "Celui qui a le pouvoir de rassembler pour plier le genou devant les images" -c'est l'affirmation du pouvoir religieux du roi- "Celui qui fait d'abondantes moissons pour les adorateurs des images"- c'est-à-dire celui qui, par des cérémonies jubilaires, assure l'abondance - "Celui dont la parole met la nation en mouvement"-c'est le chef militaire qui se montre ici- "Le vrai rejeton du père Ménès de même que de la reine mère" -affirmation de la légitimité d'origine- "Le maître de deux races égales" -l'achéenne et l'égyptienne fondées en un seul royaume- "L'importance de la charrue qui fait les moissons supérieures à celles du commencement" -il a importé en Crète la charrue inventée par Luhabim en Egypte vers 2125- "Celui qui a établi de faire des ports de mer; Celui qui a multiplié les chars rapides; Celui qui a une multitude de navires; celui qui est parvenu où va ce qui coule -autrement dit celui qui est allé jusqu'aux extrémités de la Méditerranée-; "Celui qui s'est rendu le maître des richesses de la mer" -celui qui avait le quasi monopole du commerce méditerranéen-. Enfin "L'époux de la reine qui a découvert qu'une mouche produisait le miel".

Le début de son nom peut se comprendre aussi: "Le chef a fait deux haches unies." Il serait donc l'inventeur de la double hache qui figure dans son nom ou bipenne. Le nom crétois de la reine qui est la nymphe Mélissa signifie: "A une époque antique, Mélissa a eu l'intelligence de prendre le nid de la mouche à miel et en séparant l'enduit de cire, de faire don de ce qui est délicieux à sucer." Son nom se comprend également: "Celle que le chef désire et vante grandement en se promenant auprès de son époux au bord du rivage tourmenté a songé à faire des monuments par le moyen des rochers." C'est la taille du marbre qui est abondant dans les iles Mousagoroi.

Le roi institua aussi la fonction de grand-prêtre avec la mission particulière de pratiquer entre autre le culte de Seth-Posseidon-Neptune et le rite de la bénédiction de la mer pour tenter de calmer les tempêtes. La reine Mélissa eut sans doute une part importante dans l'établissement du culte divin rendu à la bipenne inventée par son mari, puisqu'il est dit que son corps reposait dans le temple de la hache.

Le fondateur de la première dynastie dut mourir vers 2097. Il fut divinisé sous le nom de Phorkys que l'on attribua erreur à un ancien roi de Corse prétendu père de Méduse et de Gorgone; or Méduse est incontestablement une reine de Crète et Phorkys son ancêtre et non son père est donc crétois.

Le second roi de la première dynastie régna de 2097 à 2081 environ. Son nom comprend un tranchet à poignée qu'il aurait inventé. En effet à l'origine, on travaillait le bois avec des ciseaux de silex taillé. Le nom du roi se comprend: "Celui dont la grande sollicitude a sauvé des blessures les doigts des charpentiers."

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On trouve aussi dans le nom du roi une tombe double à ogive spécifiquement crétoise. Ce mode de construction tant employé au moyen âge qui a précédé le plein cintre serait donc une invention du second roi de la première dynastie crétoise. D'un sceau du roi, Crombette a tiré le texte suivant: "Le roi qui a l'intelligence de la navigation a commencé à mettre de nombreux hommes sur les bancs de rameurs pour tirer sur l'eau la flotte, chacun soulevant de longs bâtons ensemble en mesure; des prisonniers ont été mis en doublure dans la cale, tirant également en mesure sur de longs bâtons qu'ils soulèvent semblablement ensemble, ce qui a doublé le parcours". Le roi a donc inventé les galères à plusieurs rangs de rameurs. Cette invention permettait au roi de dire qu'aux limites de la mer, ses flottes portaient sans concurrence et avec célérité les trésors et les parfums provenant des régions du Midi. Dès cette époque lointaine, la Crète s'était attribué le monopole du commerce maritime dans la Méditerranée.

Le nom royal a encore une autre interprétation: "Le roi aimé de son épouse qui a fait, avec une paire de plateaux creux, des cordes et une colonne érigée, ce qui convient pour peser juste". C'est la description de la balance inventée par l'épouse de notre roi nommée "Celle qui a eu l'intelligence de ce qui sert à peser". Son nom se traduit aussi: "Elle a imaginé pour donner la valeur des marchandises de mettre en présence une colonne et, par paires, des bras, des rubans et des cercles égaux."

La reine est représentée sur un cratère de l'époque offrant son invention à son mari qui rentre de voyage avec son grand-père Athothès II encore vivant dans un char attelé à un cheval. Aussi notre souverain se dit-il: "Le roi aimé de celle qu'il a prise pour femme légitime et qui a eu l'attention de lui offrir au terme de son voyage le moyen qu'elle a apporté aux marchands de vérifier la régularité du poids des choses". Et encore: "La bouche sincère qui possède le pouvoir suprême de faire honneur a beaucoup célébré l'épouse qui, en comptant régulièrement en a fait s'augmenter beaucoup l'argent". Ceci laisse supposer que dès cette époque lointaine les métaux précieux étaient employés en Crète pour le paiement des marchandises. Cela n'implique pas nécessairement l'usage de pièces de monnaie, mais du moins l'établissement d'étalons de valeur préparant l'emploi de la monnaie. Le nom crétois de la reine Satitahé a donné le grec Statos, qui se tient en équilibre, et le mot Statère, poids.

Le nom du troisième roi de la première dynastie se lit: "Verser de l'eau produit une grande abondance d'inondation et une grande abondance de nourriture pour les adorateurs qui font un sacrifice au temple du premier des dieux, combien célèbre parmi les dieux, qui répand les dons sur la multitude de ses adorateurs au temps marqué". Il régna de 2081 à 2064. On voit qu'il avait élevé un temple à l'ancêtre de la race. Ceci est confirmé par un sceau commun au troisième et au quatrième roi de la première dynastie où il est dit par le quatrième roi: "Le rejeton du maître puissant, dieu du ciel à qui il sacrifie, qui a amené la multitude disposée par classes des adorateurs des rois morts à la solennité célébrée à la caverne de l'homme de l'image du maître des dieux, du fondateur qui a atteint jusqu'à l'extrémité. Le vrai roi, fils du dieu du ciel, le chef suprême de la troupe des prêtres de la statue du premier chef, qui a entraîné les adorateurs vers le grand dieu de la nation qui a produit une branche généalogique de nombreux fils conducteurs des adorateurs des images". Par là, le quatrième roi se déclare fils du troisième qu'il a divinisé et auquel il a sacrifié en même temps qu'au fondateur de la race.

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Sur l'autre face du sceau, on trouve une véritable svastika, non pas une trop géométrique croix gammée, mais une graphie beaucoup plus proche des origines. On peut trouver en copte la signification de la svastika: "Figure en l'honneur du dieu fondamental". On peut rapprocher ceci du grec sebastikos dont le sens est analogue: "Saisi d'un sentiment de crainte respectueuse pour Dieu". On peut trouver d'autres sens par homonymie en copte: "Celui qui a fait autrefois la multitude des choses avec poids et mesure"; "Figure contre la malédiction"; "Le culte de la figure qui sauve" ce qui est une préfiguration de la croix du Christ.

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Le nom de la reine peut se traduire: "La couronne est ornée d'une rangée de pierres précieuses à l'entour, d'une grosse plume au sommet, d'une branche coupée en argent et d'une guirlande de fleurs en cercle semblable". C'est la description complète du diadème royal crétois, constitué par un cercle de métal précieux où étaient enchâssées des pierreries au-dessus duquel était une guirlande de fleurs de lys coupées en argent et que surmontait au centre une fleur semblable plus grande terminée par une longue aigrette de plume. C'est donc à notre reine qu'il faut attribuer la conception de cette exquise couronne. Cet agencement avait une signification magique, un sens ésotérique qui doit être d'après le nom de la reine: "Qu'il subjugue! Qu'il ait de la puissance! Qu'il soit élevé, aimé de la nation! Qu'il ait une nombreuse maison de rois réguliers! Qu'il soit honoré! Qu'il possède! Qu'il donne des ordres en souverain!"

Le quatrième roi de la première dynastie a régné environ de 2064 à 2047. Son nom peut se comprendre: "Celui qui a produit de combien grandement glorieux rejetons; les jeunes filles qui proclament les heures faisant le tour du temps fixé dont elles donnent la règle". Les noms de femmes que l'on peut tirer de son nom grécisé sont: Iakhè et Baltè, deux nymphes, Hébè, déesse de la jeunesse, Akhmè, Naïas et Circé encore des nymphes. Celles-ci étaient des jeunes filles de haute naissance. Les heures mythologiques se nommaient en grec:
Eunomia qui symbolisait l'ordre;
Dikè qui symbolisait la justice;
Eirénè qui symbolisait la paix.
S'y ajoutaient les trois Grâces;
Aglaia qui symbolisait la beauté;
Euphrosynè qui symbolisait la bienveillance;
Thalia qui symbolisait l'abondance.

Il semble qu'il y ait désaccord entre les nymphes tirées du nom grécisé du roi et les heures mythologiques. Ce n'est qu'une apparence qui disparaît si l'on revient au nom en langue copte:

Iah donne: les nombreuses disposées en ordre;
Schau Ep donne: la règle du nombre que symbolise Eunomia;
Heldje qui signifie bienveillant et qui ramène à Euphrosyne;
Fosch qui signifie "avoir en abondance" et qui ramène à Thalia;
Maschi qui est la balance de la justice symbolisée par Dikè;
Nhé Ha qui signifie "réconcilier les adversaires" que rappelle Eirénè;
Saï douée de beauté, qui est Aglaia.

Ce sont donc bien les six déesses des heures. Mais le crétois de même qu'il nous a livré les dénominations primitives exactes des six nymphes et le sens allégorique de leurs noms, va nous permettre de rétablir rationnellement l'ordre troublé par la mythologie grecque: Le nom de la nymphe Iakhè, transcrit en copte donne "En présence du lever du jour". C'est la première heure allant à l'équinoxe dans une division de la période quotidienne de lumière en six parties de 6 à 8 de nos heures. De même Baltè se transcrit "La chaleur commence à frapper", ce qui arrive de 8 à 10heures dans les pays orientaux.

Hébè correspond à "Jusqu'à midi": c'est l'aboutissement de la troisième heure. Akmè vient d'un mot qui signifie "Le poids du jour", c'est le moment le plus pesant de la journée de 12h à 14h. Naïas correspond à la cinquième heure: "L'approche de la sortie". Aïa signifie "la fin" de 16h à 18h.

On voit que dans l'Antiquité les noms correspondaient aux objets auxquels ils s'appliquaient: c'étaient les vrais noms des choses. C'est sous le règne de ce roi qu'on divisa le jour en 6 parties égales. De même que les nymphes dansaient en rond dans les clairières, les filles du roi de Crète formaient la ronde des heures.

Le nom grécisé du roi peut signifier: "Jason a amélioré la longueur du temps en en établissant un plus nouveau"; et la fin de son nom en crétois se traduit: "Il a découvert que la surface d'une cuvette dont la partie inférieure était une cavité en forme de noix donnerait aux maisons une lecture égale". Les maisons ou mansions étaient les étapes parcourues par les astres comme des relais sur une route. Cette découverte est relative au gnomon, dont l'ombre se projetait venant du soleil d'abord sur une surface plane. Les arcs étaient de longueurs inégales et l'ombre portée variait pour être quasiment nulle à midi le 21 juin à l'équateur. Le trait de génie de ce roi a été de donner à la surface du cadran la même courbure que celle de l'orbite solaire. C'est ce cadran solaire que l'on a appelé Polos, Scaphis, Scapha, Scopium. Il fut adopté très tôt par les Chaldéens auxquels on avait attribué à tort cette invention. La scapha avait une telle importance qu'elle était portée en tête dans les processions, ce que rappelait le rituel: "Mettre en avant l'appareil à supputer le temps inventé par le premier Epiménide et qui a prévalu sur celui qui avait été fait au commencement".

Un hiéroglyphe du nom de Jason se traduit encore: "Baltè a poussé un grand cri quand son regard perçant s'est aperçu de ce qui était à l'intérieur". Or le nom de Baltè vient du mot copte qui signifie huître. Cette fille de roi a donc la première découvert une perle dans une huître et lui a donné son nom. Le nom royal se transcrit encore: "Epiménide dont un rejeton féminin a extrait de l'huître une chose d'une blancheur éclatante est certainement le roi des extrémités: il a vaincu les rois des Peuples de la mer et les a empêchés de se précipiter en rugissant dans la maison".

Epiménide 1er eut pour successeur un autre Epiménide dont le nom complet se traduit: "Kourès a ordonné au chef de le laisser en sommeil auprès du taureau sauvage cinquante sept temps ; quand cela sera accompli il se réveillera à la vie". Nous retrouvons ici la confirmation de la tradition grecque du magicien Epiménide. Le taureau sauvage dont il est question ici est le Minotaure conservé dans la grotte labyrinthe du mont Ioukta. Le surnom de Kourès a été donné à Epiménide non seulement parce qu'il rappelle le nom de la Crète, Krès, mais surtout parce qu'il signifie: qui a la barbe et les cheveux trop longs et qui a besoin d'être tondu. Le nom de Kourès fut étendu aux prêtres crétois sans doute parce qu'ils laissaient pousser leurs cheveux et leurs barbes à l'instar d'Epiménide. On peut encore trouver trois autres traductions de son nom: "Le rejeton combien glorieux de Baltè est Epiménide"; 'La vie d'Epiménide est allée à 100 ans et au-delà";"La première épouse de celui qui impose des ordonnances lui a dit de doubler les attelages à l'avant des chars". Cette disposition donnait aux chars crétois la supériorité sur les champs de bataille. Le nom de cette reine se lit: "Celle qui est placée près du roi lui a donné ce conseil: auparavant un cheval unique allait en attelage pour transporter les hommes au combat; en doublant les chevaux une grande rapidité sera acquise par les hommes combattants". Ceci est confirmé par le nom du troisième grand-prêtre: "Les chars de Kourès devenus vraiment puissants apportent au roi le fruit de la victoire".

On peut se demander contre qui étaient utilisés ces chars. C'est semble-t-il contre les Libyens. Ceci est confirmé par l'observation suivante tirée du manuel de préhistoire générale de Furon: "Dans tout le Sahara, on trouve des gravures et des peintures représentant des chars tirés par des chevaux au galop."

Epiménide II a été le grand sorcier de la Crète et peut-être le plus grand sorcier de tous les temps car son sommeil volontaire de 57 ans dépasse toutes les prouesses des fakirs connues. Il a laissé à ses successeurs un certain nombre d'usages magiques qui se sont répandus dans le monde oriental. C'est lui qui donnait aux figures un tracé grossier pour rejeter le malheur causé par ses adversaires et cela ferait comprendre le tracé négligé des signes des anciennes écritures alphabétiques antimagiques par principe.

L'un de ses sceaux se traduit: "Contre les hommes mauvais et en vue d'étendre ce qui est bon, Epiménide a prescrit une manière de rejeter le mal, c'est de s'éloigner de la fosse en allant en arrière; ce moyen ruine le pouvoir des hommes qui émettent des paroles mauvaises; ce sont là les paroles de celui qui est mage plus que les autres". C'est donc d'Epiménide que daterait la coutume de sortir du cimetière à reculons. Un autre sceau a pour lecture: "Epiménide a imposé l'ordonnance de dire en double des paroles funestes pour les rendre heureuses; d'intervertir la première et la dernière pour écarter le malheur et pour qu'elles soient propices; après la mort de sortir à l'envers pour rejeter ce qui cause la mort". Cette prescription fait comprendre qu'on voie fréquemment sur les sceaux crétois le début du nom royal rejeté à la fin et inversement.

D'un autre sceau du même roi on trouve encore: "Il a imposé par une ordonnance qu'il convient aux pêcheurs et aux négociants, pour éviter les naufrages, de consacrer de la viande et de suspendre cette viande dans une boîte pour choses précieuses dans leurs navires." C'est là l'origine d'une extension plus grave de cette pratique qui consistait à jeter un homme à la mer dans l'espoir de calmer une tempête comme on le voit dans l'histoire de Jonas.

Epiménide est aussi le père du rhyton, le vase en forme de tête d'animal ou de corne utilisé pour les ablutions purificatoires et que l'on a pris pour un vase à boire d'origine grecque. En Crète, le rhyton à tête de taureau avait en outre un sens bien autrement significatif que celui de simple rite purificatoire; son appellation se traduisait: "La terre qui est au milieu du cercle règne sur une grande mer jusqu'à sa circonférence". C'est-à-dire "Que la Crète soit reine en Méditerranée".

Enfin Epiménide a à son actif une institution beaucoup moins bénigne: la pratique crétoise d'immoler au Minotaure sept jeunes garçons et sept jeunes filles. L'immolation se faisait autour de la statue d'Epiménide. La raison d'ordre magique en était que "La nourriture du pays est la rétribution de l'holocauste de sept rejetons des deux sexes". Certes la pratique des sacrifices humains ne datait pas d'Epiménide; elle était déjà en usage en Egypte dès l'année 2176 où Thôth avait prescrit de tuer des milliers de victimes dans les jubilés trentenaires, victimes qui étaient généralement des ennemis vaincus. Le caractère particulier du rite crétois est que les sacrifices y étaient nationaux et annuels.

Le sixième roi de la première dynastie régna de 2031 à 2014. Son nom crétois se traduit: "Le rejeton puissant et glorieux de Baltè et d'Epiménide obtient des dieux qu'ils fassent pleuvoir sur les champs pour faire que les moissons soient de plus en plus grandes". Il se traduit aussi: "Attendre pour rompre le sommeil du grand mage supprime le temps qu'il a marqué dans sa puissance pour être réveillé. Afin de diminuer les troubles, des clous ont été enfoncés dans la port du temple secret du taureau où il a été déposé". Par ailleurs un sceau du roi se lit: "Le fils aîné de celui qui a l'intelligence de la vie et qui est sorti de Baltè, Epiménide, dont il a pris le pouvoir comme auxiliaire et dont il respecte avec un soin extrême le repos durable; le rejeton régulier du roi de la caverne secrète, demeure du grand dieu". Ces deux textes confirment la réalité du long sommeil d'Epiménide que l'on avait cru légendaire. Le sceau précité a en outre un sens ésotérique qui est le suivant: "Permets ô grand vivant qu'Epiménide, le rejeton de Baltè puisse vivre à l'égal de Scho; donne des signes pour que ce vœu se réalise et que sa vie s'étende de près de celle du premier en avant dans le temps, au-dessus de celle des chefs antiques morts devenus grands dieux". Crombette montre que Scho doit être Cham, l'ancêtre commun des Egyptiens et des Crétois, qui aurait vécu 298 ans.

Le septième roi qui régna de 2014 à 1997 fut le gardien du sommeil d'Epiménide car son nom se lit: "Celui qui porte le sceptre en doublure d'Epiménide, le mage qui accomplit son repos." Celui-ci dormait déjà depuis plus de 33 ans. Le grand-prêtre de l'époque dit de son côté: "Le chef suprême venu des grands rois, Kourès, repose dans la partie intérieure de l'obscure demeure où l'on adore les grands célestes; le cœur est déficient, il semble en sommeil. Le chef des prêtres veille sur le chef suprême". Ou encore: "Celui qui a des égards pour Kourès qui s'est rendu maître de la vie, qui est immobile, ayant de faibles souffles de vie, habitant seul sous la voûte". Les précisions données par le pontife prouvent que le sommeil d'Epiménide était observé de très près et n'a pas été confondu avec la mort.

Dans son sceau, le roi se dit: "Le successeur à demi du chef qui sommeille dans la partie dernière de la caverne pleine d'obscurité dont les détours ne sont connus que par deux seuls". Il y a là une nouvelle affirmation du fait que le roi n'était que l'intermédiaire d'Epiménide dormant. Nous apprenons aussi que deux personnes seulement qui ne pouvaient être que le roi et le grand-prêtre connaissaient le secret de la caverne du Minotaure. Par ailleurs le souverain pontife se déclare: "Le prêtre du troupeau des adorateurs aux temples des dieux qui font la tranquillité sur la mer et la supériorité". Le règne du roi fut donc sans histoire, la Crète conservant sa primauté maritime incontestée.

Le nom du huitième roi se lit: "Celui qui a pris le pouvoir de Kourès", et en transcription allégorique: "L'autre gardien qui attend le retour du roi qui semble mort". Quand il mourut en 1980 après avoir régné 17 ans, Epiménide dormait depuis au moins 50 ans.

Le nom du quatrième successeur d'Epiménide 9ème roi, se lit: "Six temps à partir de celui où le rejeton d'Epiménide a commandé à la mer, le prince de la vie à la parole puissante est mort". Or notre roi est monté sur le trône en 1980. Epiménide est donc mort en 1974-1975. Son nom hellénisé se comprend: "Il a d'abord été assis auprès d'Epiménide; ensuite il s'est rendu seul maître". Et l'un des sceaux du roi dit semblablement: "Dépassant le temps marqué où il fut utile au peuple, Epiménide y a ajouté un temps ralenti jusqu'à sa fin". Enfin le nom de son épouse se lit: "Ayant déposé la royauté, l'Inspiré, grand dans sa pénétration de ce qui est caché, le prince de la vie, grand en sagesse s'était reposé. Six temps à partir de celui où son rejeton a commandé à la mer, Epiménide, ainsi qu'il l'avait annoncé, s'est levé et s'est reposé, mort".

On peut lire de deux façons différentes le nom du Xe roi , ce qui montre que celui-ci a élevé un monument funéraire à Epiménide: "Le chef qui a entraîné la multitude des brebis disposées par classes s'incliner devant le dieu qui a révélé son repos et sa mort". ou "Le protecteur des troupeaux les a mis en route vers le monument funèbre élevé au dieu Kourès tombé". Le sceau de notre roi dit plus longuement: "Le successeur et l'adorateur suprême du grand dieu de la Crète, Curète, chef du temps de la vie, prophète suprême des grandes paroles qui atteignent jusqu'aux dieux, qui savait faire les grandes paroles qui leur commandent. Le chef des prophètes du grand dieu du ciel enveloppé dans la grande caverne, lui a fait élever une grande statue le représentant en position de repos, posé sur le fond, vivant avec une chevelure longue qu'on s'était abstenu de tondre dans le lieu de son repos, Epiménide, grand dieu du ciel, vivant". La Xe reine a un nom qui se lit: "La reine de la nation de celui qui est divinisé a mis en mouvement, au temple qui porte dans sa partie intérieure le grand tombeau du grand parmi les grands célestes, les myriades de sectateurs de la nation pour faire un sacrifice de nombreux troupeaux."

Le règne du XIe roi semblerait n'avoir été marqué par aucun événement important. En effet son nom se lit: "Le roi venu du chef suprême qui a trompé la mort, qui a vécu immobile et qui est mort à l'époque dont il savait la venue", ce qui est un rappel banal d'Epiménide, mais il a un sceau autrement éloquent: "Le grand chef venu du roi qui se repose dans la demeure des nombreux rois, dieux; le roi d'une éminente maison qui a fait une multitude de voiles de navires non pareille, égale aux grains de sable; le chef d'une maison de rois appelés célèbres; le roi qui commande aux plus grandes armées qui soient portées par les flots. Pour faire de son rejeton un roi parfait de sa maison, le roi a plongé spontanément dans la mer son fils qu'il destine à être maître et qui perdait courage en face de l'eau. Il a fait trois sacrifices: le roi a dédié un temple à celui qui a émis des maisons de dieux nombreux; le roi a dédié un temple à celle qui a émis le premier fondateur de sa maison. Le roi a ainsi construit trois temples pendant sa vie: il en a fait un pour le roi suprême initial; il en a fait un pour celui qui a fait sa maison, le rejeton de l'éminente déesse initiale; il a fait aussi un temple pour celui qui a conservé longtemps une vie contenue dans la région inférieure, ayant réglé son repos; auparavant le roi avait fait la figure du grand homme, Ménès, qui a possédé le pouvoir suprême et a produit des rois qui sont maîtres de la mer". Le nom grécisé du roi peut s'interpréter: "Le fils de Mounikhos avait l'horreur du grondement des vagues et repoussait de s'y livrer. Mounikhos l'a saisi par le talon et plongé dans la mer."

Nous retrouvons ici l'origine de la fable grecque de Théthys, mère d'Achille, saisissant son fils par le talon et le plongeant dans le Styx pour le rendre invulnérable. Le lien est d'autant plus marqué que notre roi se nomme The Thoi (ce qui se rapproche de Téthys) et que son fils a pour nom en grec Iekhaoullis, mot fort voisin d'Achille, qui se comprend: "celui qui se recroqueville devant le bruit de la mer". La tablette des reines ne nous livre pas le nom de l'épouse de notre roi, et il en sera de même pour les 27 épouses souveraines suivantes. Le nom du grand-prêtre de l'époque fait également défaut, mais sa fonction se traduit: "Celui qui fait tourner au son des trompes marines et qui s'avance au milieu d'une troupe de jeunes gens qu'il va tuer en les frappant à l'intérieur de la caverne". C'est l'aveu que le rôle principal du grand-prêtre consistait dans l'immolation de victimes humaines dont le bruit des trompes marines étouffait les sanglots.

Le nom du XIIe roi parvenu au trône en 1930 et qui mourut vers 1914 signifie: "Le rejeton régulier du puissant et glorieux interprète des paroles, Epiménide, pour diriger les pêcheurs vers le port, a placé au cap une grande lueur avancée et élevée qui apparaît parmi l'agitation des flots élevés". Nous avons là une explication de la légende du dauphin, ami de l'homme, conduisant au port les naufragés; le dauphin, c'est notre roi Telphan. Le cap mentionné dans l'inscription doit être celui de Phaneromani situé à l'entrée du golfe de Mirabella au fond duquel se trouvait la cité de Minos, car ce nom signifie: "ce qu'on peut voir dans l'eau noire". C'est donc à notre roi qu'il faudrait faire remonter la construction du premier phare crétois. La tour à feu de Phaneromani est postérieure au phare de Rhacotis ou Alexandrie, édifié par Seth en 2184.

Le sceau du roi a trois faces et se traduit: "Le roi vraiment bienveillant, désireux d'éloigner des pêcheurs les sinistres qui s'accroissent, a pris un édit pour presser fortement la multitude des travailleurs afin qu'ils soient zélés pour construire le feu de mer élevé à la place en vue des dents de rocher vers lesquelles les navires s'avancent privés de route, sont projetés par les tempêtes dans la courbure de la baie et sont mis en pièce par l'obstacle". Et encore sur une autre face: "Le roi de la vraie branche du céleste chef généalogique le puissant fondateur de Cnosse, dont il a célébré la cessation de fonction par une solennité, celui dont le sein vigoureux a produit de nombreux et grands rejetons". Ce texte montre l'exactitude de la chronologie, puisque Kenkénès avait quitté la Crète en 2114 pour aller régner en Egypte. Sur la troisième face nous lisons: "La grandeur de la production excède la faux et remplit les estomacs; le roi de la nation a mis en mouvement les hommes adultes pour se prosterner devant les grands dieux qui font surabonder l'eau et qui font que les pressoirs portent une surcharge de raisins".

La construction du phare ne fut achevée par le XIIe roi mais par le XIIIe comme le révèle son nom qui signifie: "Le rejeton régulier du puissant et glorieux interprète des paroles, Epiménide, a inauguré la grande lueur avancée et élevée qui apparaît aux environs parmi l'agitation des flots soulevés". Comme son prédécesseur, le XIIIe roi a un sceau à trois faces qui se lit: "Contre la rupture des navires qui se jettent sur les dents des rochers en s'avançant privés de route dans l'obscurité, il a été placé un feu puissant à l'extrémité par où arrivent les navires". Et encore: "A cause des naufrages arrivés successivement à la pointe de la terre dont la forme est semblable à un cercle, il a été utile, pour diriger régulièrement les pêcheurs dans l'obscurité, de placer un feu puissant à l'extrémité où arrivent les navires". Enfin: "Le roi aimé qui a allongé d'un fer à la partie supérieure la lance qui n'en avait pas a fait la chose propre de l'arme nationale; et qui pour diriger utilement la navigation dans l'obscurité profonde, a placé une lampe au feu puissant à l'extrémité où arrivent les navires". Par ailleurs, le grand-prêtre se flatte d'être "Celui qui chemine dans l'obscurité pour aller encenser celle qui a enfanté le Minotaure". C'est le culte de Mounikhia au fond de la grotte obscure du Labyrinthe.

Le nom du XIVe roi est incomplet sur la table généalogique. Les signes que nous possédons se traduisent: "Le rejeton régulier du puissant et glorieux interprète des paroles, Epiménide, a fait, en face de sa sépulture, une statue belle, grande, ressemblante où il est couché endormi, pour y porter ses lamentations". Le nom royal a un autre sens allégorique qui est le suivant: "Le chef suprême , qui est bon, pour étendre la puissance des armes de la couronne, dans sa bienveillance a donné aux troupes de guerriers des cuirasses métalliques ayant pour but de les sauver des plaies au thorax et au ventre, et il a excité les ouvriers à les confectionner". Ainsi c'est à partir du règne de notre roi que les soldats crétois ont commencé à être revêtus d'une cuirasse qui fera appeler les rois de Crète par Orphée dans ses Argonautiques des géants d'airain. Ces cuirasses, d'après les dessins qu'on en a, devaient avoir un fond de cuir sur lequel étaient cousues ou clouées des lames métalliques par bandes horizontales. C'est cet armement défensif qui couvrait les Peuples de la mer qui envahirent l'Egypte à plusieurs reprises, car la pratique crétoise se répandit au-dehors. Plus tard, la cuirasse des lourds fantassins grecs, les hoplites, s'en inspirera.

Voici une autre transcription du nom royal: "Celui qui a découvert de combien grandes richesses, dont la multitude des navires marchands se dirige vers les extrémités, dont les navires à voile se répandent librement dans les régions où demeurent les Achéens où ses bateaux caboteurs apportent l'abondance". "L'humide est sa demeure; seuls les navires chargés d'Epiménide s'y répandent, s'élançant en avant en quelque lieu que ce soit comme dans leur domaine privé". La Crète avait donc l'hégémonie en Méditerranée et le monopole du commerce parce qu'aucune marine n'était capable de se mesurer avec la sienne. Tout ceci est confirmé par la lecture du sceau royal. En outre, la deuxième face du sceau donne un détail intéressant: "Le roi véritable enfant du dirigeant de la culture des terres grasses Eimiyios; qui a dirigé la multitude des adorateurs se prosterner à l'anniversaire de celui qui a montré la herse à battre le blé; l'adorateur suprême qui garde les paroles et les bienfaits du dieu célèbre qui a été le premier maître de la charrue". Nous avions déjà vu que le premier roi de la première dynastie avait introduit en Crète la charrue inventée en Egypte; le roi qui célébra le deuxième centenaire de sa mort nous apprend en outre qu'il fit adopter l'emploi d'une herse à battre le blé, et qu'il organisa l'agriculture crétoise.

Le nom du XVe roi se traduit: "Le chef qui a entraîné la multitude des brebis disposées par classes vers les dieux célestes qui font pleuvoir sur les champs pour faire les moissons de plus en plus grandes; celui qui, pour diriger les bateaux des pêcheurs a fait une lumière; le fils des rois divins parmi les grands". Sous son apparente euphorie, cette formule laisse deviner une certaine détresse: ce n'est pas pour rien que le roi a entraîné la multitude vers les dieux qui font pleuvoir. Son règne s'est étendu de 1850 à 1864. Or de 1976 à 1970, il y eut une époque de sécheresse que la Bible a notée en disant que la famine était grande sur la terre et qu'Abraham passa en Egypte pour y trouver de quoi se nourrir. Ensuite les récoltes redevinrent normales. Le nom royal se traduit encore: "Celui qui veille avec sollicitude à nourrir abondamment, dont les ensemencements rendent de grosses gerbes par Déméter; celui qui a fait voir à Rhirhytmos la route de la maison au milieu des escarpements". Le roi aurait donc construit un phare à Rhirhytmos.

Un sceau du roi indique que la disette a pris fin parce que le roi a sacrifié des victimes humaines: "Il a ordonné aux brebis d'adorer l'image de celui qui surpasse les plus grands des dieux dans l'apport d'une nourriture abondante; forcé à regret, il a fait mourir des jeunes gens des deux sexes ainsi que Kourès, le guide de la nation dans ses voies; le roi glorieux qui a envoyé grandement un arrosage supérieur remplissant de boisson et de nourriture". Un autre sceau est tout spécialement intéressant pour les aspects moraux sous lesquels il présente le roi: "Le meilleur juge pour décider dans les contestations; le roi qui dit certainement la vérité à la nation; la bouche qui dit aux adversaires ce qui est le droit. Le chef puissant contre les méchants qui s'introduisent perfidement, qui est agréé par les hommes comme juge intègre dans ses fonctions, qui rejette l'injustice et l'infamie, qui est opposé à ce qui est détestable, qui réduit au silence les bouches ruineuses de la réputation des familles, qui confond ceux qui excitent au meurtre, les spoliateurs des dieux éminents, les cruels qui mettent dans la misère ceux à qui ils prescrivent du travail, les voleurs de la nourriture des enfants".


Voilà la manifestation d'une conception assez haute du bien et du mal et d'un véritable sens social. Le roi est ici considéré dans sa fonction de juge suprême de la nation. Crombette pense qu'après sa mort et sa divinisation il lui fut attribuée une fonction élevée. En effet, la mythologie a fait d'un roi de Crète appelé Minos, à cause de la sagesse de ses lois, le juge des morts avec Rhadamante son frère, dit fils de Jupiter et Eaque également fils de Zeus. Voici ce que dit une transcription du nom de notre roi: Le premier seigneur parmi les trois semblables qui ont obtenu le pouvoir de juge sur tout vivant arrivant dans l'au-delà avec Eaque qui vient ensuite et Rhadamant. L'origine de la tradition mythologique est confirmée. Mais les sceaux de notre roi ont encore quelque chose à nous dire: "Le chef qui distribue la justice semblablement aux excellents grands dieux, qui confirme les grandes coutumes et affermit les constitutions, qui mesure aux hommes la proportion qui leur revient; aux hommes infirmes ce qui suffit à leur subsistance, une grosse part à ceux qui ont une occupation, extrême aux malades, deux portions au-dessus de la multitude disposée par classes aux guerriers de chars, aux prêtres pour qu'ils fassent de grandes moissons, aux nourrices qui donnent à boire aux nouveaux nés le lait de leur sein". Et aussi: "Pour diriger d'une manière prudente, parmi les rochers cachés qui obstruent l'issue de la mer, les nombreux navires à voile qui viennent dans le golfe, le roi, homme qui prouve son affection pour la nation, a fait mettre dans la passe des rangées d'arbres fixés dans les pierres avec des faisceaux au sommet pour les conduire à travers l'eau par la petite ouverture ainsi montrée". Notre roi est donc l'inventeur des balises qui étaient en bois avant d'être en maçonnerie ou en fer comme maintenant. Enfin le nom du père de notre roi se traduit: "Le générateur qui a rassemblé près de lui ses fils au moment de proclamer l'anniversaire de la balance et leur a recommandé d'étendre leur prévenance sur le troupeau et d'être justes dans leurs jugements comme l'instrument à plateaux creux".

Il y eut une sécheresse exceptionnelle sous le règne du XVIe roi qui régna de 1864 à 1847 comme en témoigne la lecture de son nom: "Le chef qui a entraîné la multitude des brebis disposées par classes à la caverne où Kourès, qui envoie les tempêtes, s'est reposé environ la moitié de cent ans". Mais aussi: "Kourès, toi qui as vécu sans respirer, fais pleuvoir sur ceux qui te vénèrent afin qu'ils soient sauvés". Le souci du roi reparaît dans son sceau où il est dit: "Le roi aimé qui a imposé des ordonnances pour sauver les multitudes de la ruine. Le chef des adorateurs des images des dieux qui a dirige avec un soin vigilant les adorateurs vers l'accomplissement d'un sacrifice aux temples des dieux afin que ceux-ci produisent l'inondation contre la destruction du troupeau". Le sceau du roi porte aussi les mentions suivantes dans un tout autre ordre d'idées: "Sans direction dans l'obscurité, les vaisseaux étaient enclins à se perdre; un ouvrage prescrit a été d'adjoindre une lumière au-dessus du mat. Le chef de la conduite des eaux, le maître suprême des navires, pour les conduire certainement au port, a fait suspendre un feu au plus haut des mats". Notre roi serait donc l'inventeur de la grosse lanterne que l'on appelle fanal de position.

Sous le règne du XVIIe roi, la disette se poursuit. En effet le nom royal se traduit: "Le rejeton régulier du puissant et glorieux interprète des paroles, Epiménide, a entraîné la multitude des brebis disposées par classes à une cérémonie religieuse pour le prier de donner libre cours aux eaux liées depuis longtemps, car la nourriture manque à ses adorateurs". Les sceaux du roi rendent le même son de cloche d'alarme; l'un dit: "Le sectateur et le rejeton des savants supérieurs, Baltè et Epiménide, a fait un sacrifice à ces dieux du ciel pour produire une eau abondante; le chef des adorateurs, à cette fin, a imposé l'ordonnance de se rassembler pour faire un sacrifice aux dieux puissants pour qu'ils fassent venir la nourriture par des moissons régulières". Un autre sceau est un vrai cri de détresse: "Le bon dirigeant, pour détruire le malheur, te demande, Epiménide, de le rejeter du troupeau abattu et qui est à la mort. Craignant cette extrémité, il réclame ta protection contre la destruction de la race; dans ta puissance, mets fin à la disette qui fait souffrir ton peuple fidèle; vers ton image le troupeau tend les mains; sois attentif à la voix des adorateurs venus faire un sacrifice à ton image; vers le ciel ils envoient des prières instantes; dieu béni envoie une grande eau à la terre de ceux qui gémissent".

Le XVIIIe roi parvint au pouvoir en 1831 et occupa le trône jusqu'en 1813. Son nom révèle un changement dans la situation alimentaire du pays. Il se traduit en effet: "Le roi de la nation, pour faire cesser les lamentations, a envoyé aux régions où c'était utile des corbeilles abondantes tirées des régions agricoles inférieures; ayant pitié de la multitude il a prescrit de lui donner toutes sortes de bonnes choses pour rassasier son ventre". Son nom transcrit par le grec se traduit: "Des mets délicatement préparés ont été portés vers les infortunés qui ont traversé une période remarquablement longue sans eau; rassasiés ils mettent en mouvement des chœurs de danse". Le sceau du roi a trois faces. Sur la première nous lisons: "La ruine des récoltes est rejetée et la soif; les corbeilles, les celliers, les pressoirs, les greniers où l'on conserve les grains sont pleins; à deux règnes où tous étaient sans nourriture, en a succédé un où les ventres sont remplis à satiété". Sur la seconde face nous lisons: "Le vrai roi qui, pour nous prodiguer une vie grasse et rejeter vraiment le malheur de la sécheresse, a célébré une solennité à l'anniversaire de la mise en sommeil d'Epiménide, le maître aimé, engraisseur des champs par le sang, docte en toutes choses qui repose dans la cavité intérieure". Sur la troisième nous trouvons: "Ses armées sont redoutées des Libyens qu'elles ont domptés dans un espace qui atteint jusqu'aux monts et refoulés jusque dans le désert".

Le XIXe roi a dans son nom hiéroglyphique un grain d'orge germé, ce qui se dit: Belbiné Eiôt Théni. Les mots grécisés se traduisent: "Jeter de l'orge que l'on a fait fermenter avec du miel donne de la bière, boisson alcoolisée". C'est parce que la bière a été inventée en Crète que les rois minœns ont mis dans leur sceau l'hiéroglyphe de l'orge germé Bynè. Or d'après la légende, Bynè était la fille de Kadmos et d'Harmonia. Le nom de Kadmos peut se comprendre en Crétois: "Fait entendre ce qui est digne d'être chanté" et encore "Celui de qui descendent les Muses".

Le nom royal tout entier a pour lecture: "Les filles du maître de l'île qui est dans ce qui coule, ont mis ensemble des grains d'orge germés et des morceaux de ce que contiennent les bons rayons". Et encore: "Les jeunes filles de Telamon, divinement inspirées, ont jeté de l'orge qu'elles avaient fait fermenter avec du miel, ce qui a donné la bière, boisson alcoolisée qui enivre". Mais aussi: "Telamôn, de même que sa grande épouse a conçu de mettre une multitude d'instruments de musique en parfait accord, et ces instruments avec des troupes de chanteurs et de chanteuses avec des voix mélodieuses".

Le XXe roi qui régna à partir de 1797 se glorifie du retour de la Crète à la prospérité; son nom se lit: "Celui qui a la fierté d'être le maître de la mer; qui entre dans les ports qui sont à l'entour et en sort aussi souvent qu'il le désire; le véritable roi du cercle universel; le maître suprême qui est venu au faîte de la royauté". Ce cri d'orgueil du souverain qui se croyait parvenu au faîte de la puissance fut son chant du cygne. Sur la hauteur où il se trouvait, la tête lui tournait, il perdit le sens des réalités et sa chute fut brutale. Voici comment: son aïeul le XVIIIe roi avait voulu construire un temple comme en témoigne une lecture de son nom: "Le roi de la nation renommée, qui a apporté le prix des combats et l'abondance de la nourriture a voulu construire un temple au dieu qui a créé la hache à deux tranchants et il a fait approcher un glorieux architecte". La fin du nom royal nous révèle quel est ce glorieux architecte: Dédale, le sculpteur carien. C'est donc le XVIIIe roi qui fit construire le Labyrinthe qui ne fut achevé que sous le règne du XXe roi. Le pharaon Pasteur Salitis de Tanis en entendit parler, ce qui lui donna envie d'avoir lui aussi un Labyrinthe en Egypte. Dédale ne pouvait venir car il était âgé, mais son fils Icare le pouvait. Salitis demanda donc au roi de Crète s'il pouvait bénéficier des services de ce dernier, mais le roi refusa et emprisonna Dédale et Icare dans la grotte du Mont Ioukhta dont lui seul et le grand-prêtre connaissaient le secret. Salitis ne se laissa pas abattre. Il envahit la Crète comme le révèlent deux autres lectures du nom du roi: "Toute une multitude est venue de la mer remonter dans une corbeille et mettre en liberté en pratiquant une ouverture Icare enfermé comme otage sous une même clef avec l'auteur de ses jours". Et encore: "Telamôn qui retenait enchaîné le savant jeune homme, rejeton du grand constructeur, a été pendu: le maître des troupeaux l'a puni de mort". Le récit de la campagne de Salitis se trouve dans le disque de Phaestos que F.Crombette a traduit. La Crète perdit alors son indépendance et devint vassale de l'Egypte. Mais le fils d'Arakhnè le XXe roi devint le grand amiral de la flotte égyptienne et crétoise réunie et le chef des armées de chars de guerre des deux pays. Ce nouvel état de choses marque un tournant dans l'histoire de la Crète et trace la route qu'elle va suivre durant près de 860 ans aux côtés de l'Egypte sauf pendant un intervalle d'une vingtaine d'années.

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Le fils d'Arakhnè parvint donc au trône en 1784 et l'occupa jusqu'en 1763. Son nom signifie: "Celui qui porte le sceptre en doublure du bienveillant extrêmement élevé qui fait prospérer la navigation; le roi aimé qui a obtenu pouvoir sur la multitude des troupes armées des navires". Son nom est Phaistos qui veut dire "Celui qui tient sa couronne des Pasteurs" ou encore "Tête couronnée". C'est lui qui fonda la ville qui porte son nom et qui devint la capitale en remplacement de Knossos qui avait été brûlée. C'est lui qui imprima le fameux disque dont Crombette a donné la traduction. Son nom signifie en effet encore: "Il a compris qu'avec des caractères répétés en creux on portait rapidement à terme l'écriture, outre qu'il était évident par conséquent qu'on pouvait faire de semblables applications avec de l'encre". Phaistos est donc le véritable inventeur de l'imprimerie, 24 siècles avant les Chinois et 32 siècles avant Gutenberg. Pourquoi a-t-il inventé le disque? Ce n'est évidemment pas pour le plaisir de se remémorer la défaite de son père. C'est un jeu magique dont le but est la restitution de la Crète à ses premiers maîtres, c'est une incantation contre les Pasteurs et c'est l'ancêtre du jeu de l'oie.

Le nom du XXIIe roi se lit: "Le rejeton régulier du puissant et glorieux interprète des paroles, Epiménide, a rassemblé en ce temps les adorateurs pour s'attacher à récompenser les services publics de celui qui a élevé à la double hache le plus grand parmi les temples. Baïon, bien vu des célestes , est venu au tombeau célèbre du grand constructeur Icare, purifié". Ainsi le roi aurait élevé un temple à Icare, brûlé par Amménémès pour avoir eu des rapports coupables avec son épouse. Mais on peut trouver dans le nom un sens ésotérique opposé aux rois Pasteurs: "il viendra un chef à la manière d'Epiménide qui rompra les liens. Le temps du réveil suivra rapidement le temps du sommeil. Epiménide viendra éloigner ces adversaires qui sont parvenus, se modelant sur les voleurs, par une corde et un trou, à faire sortir Icare de la colline". Cette traduction justifie le mot grec Krétizo qui signifie: "être fourbe comme un Crétois". La lecture des trois faces du sceau du roi justifie ce que nous venons de dire: "Le roi aimé des grands célestes a établi un grand tombeau pour le grand constructeur Icare qui a dessiné le Labyrinthe". "Le vrai roi qui a rassemblé le troupeau pour venir au monceau où dort du sommeil des célestes Icare qui a dessiné le Labyrinthe". "Le vrai roi de la demeure antique, qui a conduit le grand rameau de palmier dans la partie inférieure du temple dans laquelle avaient été mis, enchaînés, les deux constructeurs du monument dont l'homme qui a subi le supplice du feu pour être allé jusqu'à approcher la main de l'épouse du roi".

Le XXIIIe roi, le XXIVe et le XXVe ne se signalent par rien de particulier. Ils attendent leur libération de la suzeraineté des rois Pasteurs.

Le XXVIe roi connut le disette, mais le XXVIIe attribue aux sacrifices humains faits au Minotaure la fin de la sécheresse. Son nom se lit en effet: "Le Minotaure a rassasié avec une grande plénitude ses sectateurs qui désiraient ardemment la pluie". Cette affirmation est confirmée par les sceaux.

Le nom du XVIIIe roi signifie: "Celui qui possède le pouvoir sur Cnosse au-dessous des deux qui commandent de préparer des corbeilles pleines". Ce nom se rapporte au patriarche Joseph, fils de Jacob, et à son pharaon Apophis qui ont commandé de préparer la période de disette pendant la période d'abondance des vaches grasses. Son nom grécisé fait allusion à Joseph qu'il désigne par son surnom de Pan. Notre roi a commencé à régner à partir de 1663. Il est donc arrivé au pouvoir en même temps que Joseph qui fut choisi par Apophis en 1664. Ce roi rebâtit Cnosse comme le dit son nom: "Celui qui possède le pouvoir sur Cnosse, Heth ayant permis d'en édifier une toute récente au lieu de l'autre jetée à bas". Heth désigne ici les Pasteurs qui étaient d'ascendance hittite comme l'a démontré Crombette dans son œuvre égyptologique. Mais le roi paya de sa vie l'achèvement de Cnosse. C'est lui qui fit du jeu de l'araignée du disque de Phaëstos le jeu de l'oie comme le révèle son nom: "L'araignée est devenue une oie; la table jeu incisée est devenue sans parties humiliantes". Son sceau nous dit comment il mourut: "Celui qui possède le pouvoir s'inclinera vers la tombe après un temps fixé par son horoscope en faisant la guerre; l'homme de l'avenir sait comment il prendra fin: ses navires abaissés profondément par une multitude de sacs seront sans force contre les pirates faisant irruption". Durant les années de disette, les peuples étrangers manquant de blé venaient s'approvisionner en Egypte où Joseph en avait constitué des réserves. Les Crétois firent comme les autres et ils envoyèrent à plusieurs reprises des navires chercher des vivres dans les ports égyptiens; le roi devait être dans le convoi et fut tué dans le combat contre les pirates.

Nous trouvons dans le sceau du roi une autre confirmation de la Bible. En effet il se prête à la traduction suivante: "Les sages d'Egypte, interrogés par le maître pour interpréter ses songes sont restés sans paroles; le pasteur venu a compris les présages et il a été fait le supérieur; le maître a déclaré que la multitude s'abaisserait devant lui quand il remuerait la bouche pour ordonner ou pour défendre". Or Moïse dit dans la Genèse: "Le pharaon dit donc à Joseph: "Puisque Dieu vous a fait voir tout ce que vous nous avez dit, où pourrai-je trouver plus sage que vous ou semblable à vous? Ce sera vous qui aurez l'autorité sur ma maison; quand vous ouvrirez la bouche pour commander, tout le peuple vous obéira... Je suis pharaon, nul ne remuera ni le pied ni la main dans toute l'Egypte que par votre ordre". Nous allons découvrir dans le sceau royal une confirmation de ce que Crombette a découvert sur Joseph dans son œuvre égyptologique: "Celui qui découvre les choses secrètes - Joseph - a tiré hors d'un trou par la traction des bœufs une grande eau à une extrême profondeur dans un espace de temps écourté". "Celui-ci - le roi - a renouvelé sa puissance dans une proportion double dans le même terme". Le trou d'où Joseph a tiré une grande eau à une extrême profondeur, c'est le puits de 88 mètres de profondeur qu'il fit creuser à Memphis et qui existe encore dans la citadelle du Caire. C'est pour extraire cette eau que Joseph inventa la sâquiyèh, grande roue mue par des bœufs et actionnant un chapelet de godets plongeant successivement dans l'eau et la ramenant à la surface, ce qu'on appelle maintenant une noria. Le roi de Crète se vante d'avoir perfectionné la noria de Joseph en doublant l'attelage. Ces norias avaient été prévues pour les temps de sécheresse. Notons qu'elles impliquaient l'invention d'un engrenage à angle droit. Ceci est confirmé par une lecture du nom donné à Joseph par pharaon: "Ce qui est entaillé de dents à l'entour a pour but d'entraîner une roue semblable".

Sur la seconde face du sceau on peut lire: "Il était pénible de puiser avec une corde suspendue; une paire de vaches attelées à deux bras tire en puisant et répand dans le même espace de temps, certainement dix fois plus qu'auparavant bien comptées. De nouveau deux vaches auprès des autres répandent une quantité extrêmement grande". Le troisième face a pour lecture: "L'homme qui possède le pouvoir de rejeter le mauvais œil de ce lieu, pour rejeter la misère et la ruine causées par la sécheresse et le manque de froment jusqu'à ce que la terre soit inondée de nouveau, a fait creuser de longs canaux et forer des puits profonds; un écoulement rapide et abondant est opéré par des roues que font tourner deux bras auxquels sont attachés des bœufs; le chef suprême de Cnosse a élevé considérablement leur rendement en en ajoutant deux après".

Sur la quatrième face on lit: "Le fils aîné d'un père au règne glorieux a organisé des forages; il a compris que quatre anneaux associés ayant pour but d'être tirés par des bœufs en nombre égal puiseraient une eau extrêmement grande comme le travail d'une multitude de corbeilles à bras l'élevaient auparavant; par ce moyen il a fait que la puissance de la roue a été doublée. Associé du savant suprême - Joseph - il a élevé le rendement de la roue d'une manière considérable par l'adjonction de deux bœufs auprès des autres".

Le nom du XXIXe roi se lit: "Le prêtre antique de Seth qui produit les récoltes, qui, le premier, en navigant, a découvert le pays". Cet hommage à Seth dont nous avons parlé au début de cette conférence est fait pour plaire au roi Pasteur qui avait aussi un culte pour Seth comme le montre Crombette dans son ouvrage sur les Hittites. Ce roi fut empoisonné par suite d'une rivalité entre sa femme légitime et sa concubine, comme le montre une autre lecture de son nom: "De la querelle entre le concubine et la grande épouse pour que leur fils soit supérieur est venue la mort du roi puissant".

Le XXXe roi est monté sur le trône au moment de la mort et des funérailles d'Apophis le Grand en 1647. La lecture de son nom en rend témoignage: "Le roi de la nation, né des rois divins, l'amiral, a mis en terre le vieux roi, est arrivé nouveau au moment où le supérieur suprême, grandement aimé des multitudes, qui étendait sa main sur les troupeaux pour les rassembler, était déposé avec soin dans la fosse".

Le XXXIe roi fait état d'une autre grande mort, celle du patriarche Jacob; son nom se traduit: "Joseph ayant embaumé son père mort, le roi a eu compassion de son malheur et lui a fait honneur. L'épaule grande - c'est-à-dire la grande puissance - du sage a séparé les eaux agitées du fleuve et l'assemblée du dirigeant des troupeaux - Jacob - est allée le déposer avec soin dans la fosse". Ainsi le roi de Crète faisait partie du cortège funèbre de Jacob. Ceci montre, ce que ne dit pas la Bible, que le pouvoir de Joseph s'étendait hors d'Egypte. Ce roi, à l'instar de plusieurs pharaons d'Egypte qui assistaient à la même cérémonie, déclare qu'au passage de l'oued Arish qui fait la frontière de l'Egypte et du pays de Chanaan, les eaux torrentueuses se sont ouvertes par la puissance du prophète.

C'est cette description des funérailles de Jacob qui ne se retrouve pas dans les traductions habituelles de la Bible qui incita F. Crombette à lire le passage correspondant de la Genèse comme s'il avait été écrit en copte ancien. Voici ce qu'il obtint: "Et tandis que, dans un religieux respect, Joseph s'avançait sous le poids de la douleur vers Chanaan en vue de faire arriver le deuil à Heth, les eaux, emportées au point culminant, se dressèrent contre le cortège en marche. Mais, sur une vraie grande parole de celui qui exerçait la direction du deuil, les flots puissamment agités cessèrent de couler, rebroussèrent chemin, se tinrent au repos et se turent, et la troupe armée considérable passa outre l'eau du torrent qui fait la limite des fils engendrés de Rê et s'inclina devant Celui qui Est substantiellement et que craint l'Hébreu d'Héliopolis".

Le miracle opéré par Joseph, l'Hébreu d'Héliopolis, est confirmé par la lecture grecque du nom du XXXIe roi et par une déclaration du grand-prêtre de l'époque: "Poussant de grands cris de douleur, ils allaient à travers le pays tous ensemble avec le prophète. Joseph est entré dans le fleuve qui se répandait à flots en mugissant. La terre s'est amoncelée pour le combler sur son commandement et on est allé au pas à travers". Et aussi: "Le roi de la nation qui s'était déplacé a été le témoin du fait que les flots supérieurement grossis ont été maîtrisés au passage du cortège du père du grand prophète". Comme en témoigne une lecture ésotérique de son nom, ce roi régna pendant une durée égale au sommeil d'Epiménide, soit 57 ans et mourut la même année que Joseph.

Son sceau est intéressant car sur sa première face il dit: "La multitude assemblée pour que soit envoyé au loin le père mort du très bon conducteur Joseph, prêtre de l'Eternel, a vu les flots agités aller en arrière et au retour faire de même par l'effet des paroles à l'action efficace proférées par le chef dont l'écriture puissante annule le mal lancé". Il y a là deux allusions importantes, l'une à la signature antimagique de Joseph dont Crombette parle dans son Livre des Noms des Rois d'Egypte, l'autre au miracle opéré au retour de Chanaan du cortège funèbre comme l'avait supposé notre savant dans ses études égyptologiques. Ceci est confirmé par une lecture par le copte du passage correspondant de la Genèse: "De plus, Joseph et sa nation se déplaçant en sens contraire, les flots étaient également grandement agités; le grand homme imposa à l'eau d'aller à l'écart et il fit revenir la grande multitude du deuil qui se prosterna devant le Dieu puissant qui fait que l'eau coule et cesse de couler". Au lieu de la traduction de la Vulgate: "Et Joseph retourna en Egypte avec ses frères et toute sa suite, son père ayant été enseveli."

Une seconde face du sceau porte le texte suivant: "Le roi a confié à son fils l'anneau de chef, la Crète s'étant jointe à Avaris contre les insurgés pour arriver à avoir le dessus; leur chef a été tué et la région qui avait été en ébullition est revenue au repos". Le révolté est le pharaon thébain Sekénémé. Son fils obtint plus tard en 1579 victoire sur les Pasteurs et détrôna le XXXIe roi dont le père avait combattu contre son père.

La troisième face du sceau concerne les morts simultanées du XXXIe roi et de Joseph: "Celui qui a possédé le sceptre un temps égal au sommeil d'Epiménide et semblablement le sage dirigeant ont décliné. Il appartient à ceux qui restent de venir leur faire un sacrifice et les prier de porter sollicitude semblable à celle d'auparavant aux deux régions pour les préserver des grands maux qui sont en marche".

Dès son arrivée au pouvoir, le XXXIIe et dernier roi de la première dynastie eut à assister aux funérailles de Joseph. C'est pourquoi son nom se traduit: "Le rejeton régulier du puissant et glorieux interprète des paroles, Epiménide, a brillamment assisté à la mise au repos du cadavre du sage mort. Il s'est tu celui qui était proche du maître suprême roi des extrémités". Trois sceaux du roi confirment le pouvoir universel de Joseph; le premier dit: "Le fils du chef illustre qui conduisait les troupeaux - Jacob -; celui qui possédait le pouvoir suprême, mort, a été déposé dans l'intérieur de la terre avec des honneurs semblables à ceux du maître suprême des rois". Du second sceau: "Le rejeton du chef illustre qui conduisait les troupeaux, celui qui possédait le pouvoir sur les nations du monde, la bouche qui dirigeait les peuples, semblable au roi des multitudes, est mort". Le troisième sceau dit de même: "Le puissant rejeton de l'illustre pasteur, celui dont la bouche conduisait les nations, qui possédait le pouvoir de chef d'une extrémité à l'autre, est mort". Voilà l'affirmation du pouvoir universel de Joseph jusqu'à sa mort comme l'a soutenu F. Crombette dans son œuvre égyptologique et la négation de la limitation de son autorité à l'Egypte pour une courte période comme on l'a généralement pensé.

Or les trois sceaux que nous venons d'étudier et qui relatent les funérailles de Joseph représentent sous des formes différentes le Labyrinthe. Est-ce donc là qu'aurait été enterré Joseph? Il semble bien que oui si l'on lit par le copte le mot hébreu de la Bible relatif à son inhumation. Cela donne en effet: "La multitude de lieux de garde secrets enfoncés dans la terre". Hérodote qui vit le Labyrinthe d'Egypte dit qu'il était composé de salles les unes souterraines, les autres au-dessus du sol, au nombre de 3000, chaque série étant de 1500. Joseph fut donc déposé dans la partie souterraine du Labyrinthe d'Egypte. Le corps de Joseph en fut enlevé par Armaïs, général du pharaon Horos ou Akhénaton qui avait adopté le culte d'Adonaï, le Dieu unique des Hébreux. Armaïs pour parvenir au trône avait renié Adonaï et s'était fait le persécuteur des Hébreux pour plaire aux prêtres d'Amon à Thèbes. Là encore la Bible lue par le copte le confirme: Cependant il s'éleva en Egypte un nouveau roi qui ne permit pas que Joseph y fut enterré."

Quatre ans et demi après la mort de Joseph, la Crète était envahie par une flotte immense venue d'Egypte sous la conduite d'Amosis qui la razziait. Le roi fut sans doute tué dans la bataille. Amosis le remplaça par un roi sur lequel il croyait pouvoir compter et qui fut ainsi le fondateur de la deuxième dynastie. Le nom du dernier roi révèle sa fatale destinée: "Le rejeton régulier du puissant et glorieux interprète des paroles, Epiménide, d'un tronc séculaire, se fiant à la réalisation de la parole dans le temps pour faire la nation grande, s'est soulevé; seulement, vaincu, le roi est mort".

Ainsi s'achève l'histoire de la première dynastie crétoise, si riche en enseignements de toutes sortes et si féconde dans ses rapprochements avec la Bible au point d'en suggérer une lecture par le copte. Nous devons dire à propos de cette dernière que, conformément au décret du 8 avril 1546 sur l'édition de la Vulgate et l'interprétation de l'Ecriture, du Concile de Trente et comme le voulait F. Crombette lui-même, nous nous soumettons d'avance au jugement de l'Eglise sur cette méthode de traduction et sur les résultats qu'elle permet d'obtenir. A cet effet, un dossier très complet a été envoyé à Rome il y a quelques mois, mais aucune réponse ne nous est encore parvenue en supposant que, selon la très dure parole de Notre-Dame à La Salette, "Rome n'ait pas perdu la Foi et qu'elle ne soit pas devenue le siège de l'Antéchrist".


Pour en savoir plus, on peut commander le tome I de Clartés sur la Crète, réf.2.21, ou la traduction du disque de Phaistos, réf. 3.211.

Ceshe 1999 -