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LES FONDATEURS DE L'EGYPTE: CHAM, MISRAIM ET SES SIX FILS

SCIENCE ET FOI - 3e trimestre 2003, n° 69


Yves NOURISSAT


Pourquoi étudier en tant que catholique l'histoire des fondateurs de l'Egypte? Est-ce bien nécessaire à notre salut? Il semble bien que oui. En effet pour notre salut nous avons besoin de savoir d'où nous venons et où nous allons. Or l'enseignement officiel qui ignore la Bible et une bonne partie des hommes d'Eglise qui ne croit plus à son historicité ne répondent plus à cette question. La réalité historique de notre premier père Adam, et celle du péché originel pour la rédemption duquel le Verbe s'est incarné et est mort sur la croix sont des vérités de Foi incontournables. Sa Sainteté Pie XII qui, dans l'encyclique "Humani Generis" avait rappelé le caractère historique des onze premiers chapitres de la Genèse, avait également demandé que les savants étudient les civilisations voisines d'Israël pour montrer le caractère historique de la Bible qui était presque universellement remis en cause. C'est pour répondre à cette demande que Fernand Crombette qui avait déjà constaté le caractère scientifique de la Bible à propos de la dérive des continents et de la position centrale de Jérusalem dans le continent primordial se mit au travail et étudia l'histoire de l'Egypte.

C'est son œuvre, ou plutôt le début de celle-ci que nous allons utiliser pour raconter l'histoire des fondateurs de l'Egypte. Nous consulterons essentiellement le premier tome du "Livre des Noms des Rois d'Egypte" et celui de la "Véridique Histoire de l'Egypte Antique" et la "Genèse cette incomprise." Nous y découvrirons une histoire encore pour sa plus grande partie inédite aussi bien de ces personnages fabuleux qui furent divinisés que l'origine des cultes païens qui devaient durer presque sans interruption jusqu'à l'avènement du christianisme. Les sources qu'a utilisées Crombette sont "La liste royale sumérienne" publiée par Jacobsen, le "Papyrus de Turin", la liste des dynasties de Manéthon et la Bible, en particulier sa lecture par le copte qu'il a découverte à la fin de son œuvre. Il faut ajouter que s'il a découvert la vérité sur l'histoire d'Egypte, c'est parce qu'il a remis en cause la méthode de lecture des hiéroglyphes issue des travaux de Champollion et qu'il a lu ceux-ci comme s'ils étaient des rébus en langue copte et qu'il a admis que toute l'humanité actuelle descendait de Noé et ses trois fils et avait repeuplé la terre à partir du Mont Ararat.

I. MISRAÏM, FONDATEUR DE L'EGYPTE
La Bible au chapitre X de la Genèse, verset 6, fait descendre le peuple égyptien de Miraïm, fils de Cham et de ses six fils Ludim, Ananim, Luhabim, Naphtuim, Phatrusim et Chasluim. Les peuples orientaux en appelant l'Egypte des noms de Misr, Mestraïa, Myara, Matzour, etc... confirment le texte biblique. Les Egyptiens adoraient leurs premiers générateurs Cham, Misraïm et Ananim-Ménès fondus en un seul Dieu, Amoni, nom qui peut se comprendre de plusieurs façons par l'étymologie copte: "Les premiers pasteurs, Les chefs qui ont émis la vie des rejetons, l'image des chefs ardents du commencement, Cham montrant ses parties inférieures, Cham qui a produit la vie, celui qui transmet la vie, ceux qui les premiers ont produit la vie." Cham était assimilé au soleil qui fait vivre, d'où son nom de Rê qui était également donné aux premiers générateurs et de Fils de Rê pour les pharaons.

II. QUE SIGNIFIENT LES NOMS DES FILS DE MISRAÏM ?
L'analyse étymologique des noms des fils de Misraïm par le copte va permettre de connaître leur personnalité. Le suffixe "im" exprime l'idée de générateurs de race. Dans trois noms apparaît la syllabe "lu", nom divin d'origine chaldéenne qui peut se comprendre par le copte "Celui qui fait les choses." Ludim, Luhabim et Chasluim sont donc des hommes divinisés qui furent constructeurs et inventeurs. "Di" fut notamment l'inventeur des hiéroglyphes, des jubilés et de la géométrie; "Hab" inventa la charrue et la momification; "Chas" ou "Chou" fut le constructeur des pyramides et l'édificateur des obélisques. La syllabe divine Tu qui entre dans le nom de Naphtuim se compose de "Ti" qui a les sens de dieu, de donner et de combattre; il indique donc un dieu donateur, mais aussi destructeur. Or Naphtuim, maître en navigation, dont on a fait Neptune, est nommé aussi Typhon et il symbolise alors la foudre, l'ouragan, la stérilité, le meurtre: il devint l'assassin de son frère Osiris.

Dans Phatrusim, il y a Phtah-Rê-Ouz où l'on voit transparaître la variante Osiris. Il signifie "Force de Phtah et de Rê", qui sont Cham et Misraïm. Pour Ananim, son nom comprend le préfixe divin An: il signifie "Premier Seigneur" ou "Premier générateur". Ananim est le Ménès d'Hérodote qui était considéré comme le premier pharaon. Les enfants de Cham étant seuls furent amenés à se marier entre frères et sœurs. Cet usage se maintint dans les familles royales d'Egypte. Misraïm eut de sa femme Rhèa, féminin de Rê, outre les six fils précités, six filles qui sont en grec: Héra ou Téleutè, épouse de Zeus, forme grecque de Thoth, autre nom de Ludim; Athyri ou Hathor, épouse d'Ananim-Ménès; Antiopè, déesse de la nuit, épouse de Luhabim; Nephtys, la lointaine, épouse de Naphtuim; Isis, épouse de Phatrusim-Osiris et Typhois épouse de Chasluim. C'est l'histoire détaillée de ces différents personnages que nous allons maintenant raconter.

III. LE DÉLUGE UNIVERSEL, LES FILS DE NOË
L'histoire égyptienne commence quasiment avec la sortie de l'arche à la fin du Déluge que Crombette a pu fixer au 18 avril grégorien 2347 avant Jésus-Christ. En effet Misraïm dut naître après Chus, premier fils de Cham, un an ou deux après cette date. La famille de Noé dut rester réunie quelque temps au pied de l'Ararat, dans la haute vallée de l'Araxe en la ville de Dighour qui semble la ville postérieure au Déluge la plus ancienne. C'est là sans doute que prend place un épisode analogue au péché originel qui devait avoir de graves conséquences pour l'histoire de l'humanité. Nous citerons pour le raconter "La Genèse cette incomprise":
La femme de Noé, renouvelant celle d'Adam, étant nue et attirante, le fit boire beaucoup; se délectant extrêmement, il fut ivre, alla en titubant et perdit le sens, et il évacua son vomissement; échauffé par la liqueur prise, il se coucha, étant poussé à imposer ce qui est le droit du mariage, et ensuite, ayant envie de dormir, il enleva le vêtement qui lui couvrait les jambes et montra sa nudité, laissant la porte auprès, ce qui permettait d'avoir accès. Observant l'intervalle, Chanaan, le dernier rameau de Cham, qui était mauvais, s'introduisit par la porte et, observant les parties génitales, au lieu de les cacher, vint le lui annoncer, lequel, sans même se détourner, se réjouit fort de ce que le chef révélât sa région inférieure mise à nu et, riant, le dit promptement à Sem et Japheth qui, craignant régulièrement d'offenser la considération due au chef, rejetèrent la vision des cuisses et parties génitales du chef qui a produit les fils. Les frères du rejeton initial affirmèrent intouchables les parties génitales du premier qui ait donné la vie à l'entour et qui, par ses premiers-nés, ajoutera des germes jusqu'au cercle universel des eaux; ils marchèrent jusque-là, entrèrent à l'envers dans la maison vers le chef qui mettait à nu sa chaleur, et jetèrent une couverture par-dessus celui dont l'ardeur avait donné la vie à l'entour et, par ses premiers-nés, au loin.

Quittant la maison dans laquelle le chef mettait à nu sa chaleur, ils fermèrent la porte avec précision. Quand Noé, ayant retrouvé son bon sens, eut enlevé ce qui le couvrait, il vit sa honte; il l'attribua à ce que sa corruptrice avait été celle de qui étaient sortis ses fils; il quitta son lit, s'habilla; ses rameaux vinrent en sa présence; les sages lui dirent ce qui le concernait et il dit ensuite: "Que ce chien maudit de Chanaan soit enlevé de ma face, l'abominable qui, ayant trouvé la porte auprès, a manqué à la considération de la personne du chef initial; le chef maudit sa race"...

Et Noé, tourmenté par ce qui avait été fait de contraire, celà ayant été amené par son épouse qui, pour mettre sa chair en ardeur, avait fait boire son homme, il la congédia à vie. Malheureusement, elle introduisit l'idolâtrie, constituant un culte religieux avec danses convulsives sans vêtements. Noé, à qui l'on avait fait savoir que la mère des hommes, qu'il avait congédiée à vie, avait malheureusement introduit l'idolâtrie et constitué des danses sans vêtements, mourut".


Nous voyons donc qu'à peine le Déluge terminé une partie de l'humanité, entraînée par la femme de Noé qui fut divinisée sous le nom d'Astarté, retourne à l'idolâtrie. Cham et ses fils en seront. La Genèse nous dit qu'ensuite ceux-ci allèrent occuper le Senaar, mot qui signifie "entre les deux fleuves" c'est-à-dire entre le Tigre et l'Euphrate, qu'on appelle encore la Chaldée. C'est un pays d'une extrême richesse, couvert de tamaris, de saules, d'accacias et de dattiers mais où l'on peut également cultiver le froment, l'orge et l'avoine. On peut dater l'arrivée des fils de Cham en Chaldée en 2227 avant Jésus-Christ car, comme le rapporte Simplicius, "lors de la prise de Babylone par Alexandre en 327 avant Jésus-Christ, Callisthène envoya à son oncle Aristote un recueil d'observations de toutes les éclipses depuis 1900 années." Par ailleurs, l'historien chaldéen Bérose donne une liste de dynasties royales depuis 2225 ans avant Jésus-Christ jusqu'à Alexandre.

IV. LES ROYAUMES PROTO-ÉGYPTIENS
Crombette a pu situer les royaumes des proto-égyptiens dans le Senaar et en dresser une carte grâce à son interprétation d'une liste royale dite sumérienne étudiée par Jacobsen qui donne, après dix premiers rois antédiluviens une énumération de 23 rois qui auraient régné 24.510ans, 3 mois et 3,5 jours. Crombette démontre que ces rois sont les arrière-petits-fils de Noé qui auraient régné en moyenne 29 ans environ, ce qui correspondrait à la durée de l'occupation du Sennaar avant la Dispersion qui aurait eu lieu en 2197,5 avant Jésus-Christ. Il localise chaque royaume, mais nous ne nous occuperons aujourd'hui que de Cham, Misraïm et ses six fils. Cham régna à Kish: son nom actuel El Oheimir peut d'ailleurs se comprendre "La place du grand dieu brûlant de passion." Il y aurait habité avec sa femme Nidaba dont le nom peut se comprendre "Celle à qui il appartient de faire de la toile". Puis Misraïm régna à Kout-al-Hamara, sur le Tigre, en face de Kish car son nom peut se comprendre "L'endroit de l'enfant du premier dieu, Cham". Le nom du roi suivant est Nangish-Lishma: Crombette montre qu'il s'agit de Seth-Naphtuim et qu'il régna à Hilleh, localité proche de Kish et de la Tour de Babel. En effet, Ningirsu peut s'interpréter en copte: "Celui qui est à la porte du dieu", ce qui est une des significations de Babel ou Bab-Ilu et Nangish se traduirait plutôt "Celui qui est proche de Kish". Par ailleurs, Nangish peut aussi se comprendre "Celui qui a allongé le bois de la lance" Or Seth-Naphtuim était représenté sur les monnaies du nome de Léontopolis de Basse-Egypte [ou Delta] porteur d'une lance avec une pointe métallique. On retrouve ce sens dans un des noms de Seth, Sethek, qui signifie: "l'allongeur de l'épieu; le fabriquant de la lance". Enfin le nom de Hilleh, la capitale de Naphtuim peut se comprendre: "Où a été faite l'extrémité."

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carte 1

Dans la suite des rois vient alors Bahina ou Bunene. Le sens de son nom en copte est le suivant: "Le chef qui est semblable à un lièvre". Or Osiris-Phatrusim était représenté sur les hiéroglyphes par un lièvre. C'est donc de lui qu'il s'agit. La ville de Diouanyeh, sur l'Euphrate, au sud de Hilleh fut peut-être sa résidence car son nom peut se comprendre "le pays du dieu lièvre". La ville voisine d'Isin dut avoir été fondée par lui en l'honneur de sa femme Isis. On trouve ensuite Bur-An-Num. Or Bô signifie bâton de chef, gloire, honneur. Il s'agit donc sans doute d'Ananim. Sa capitale aurait pu être Drehem qui peut se transcrire: "Où l'oiseau de proie gouverne". Ce qui n'est pas étonnant si l'on sait qu'Horus, autre nom d'Ananim, était représenté par un rapace. Kalibum, qui vient ensuite est rapproché par Jacobsen du sumérien Kalbum, chien. Or Luhabim avait pour image le chien-loup. Il est donc identifié. Sa résidence fut peut-être Warka, près de l'Euphrate au sud-est de Diouanyeh. En effet, son nom s'interprète: "Là où le chien s'est établi". Le roi suivant est Qalumu: ce mot peut se comprendre "Le chef qui a introduit la corne de bélier". Or ce fut Chasluim-Chou qui donna comme unité de mesure la corne de bélier, dite corne d'Amon, de même qu'il institua la grande coudée. Sa résidence put être Umm-el-Agareb dont le nom peut se comprendre: "Le docte chef qui a fait une mesure de la corne de bélier". La cité de Djokha dut être également sienne puisqu'on peut traduire ce nom: "Le chef à la coudée" ou "Le chef du roseau-mesure", autre donnée de Chasluim. Il ne manque plus qu'un roi pour avoir retrouvé les six fils de Misraïm, c'est Ludim. A cet endroit, la liste a Zuqaqip: on peut le traduire en copte "Les paroles qui jettent un sort". Il s'agit donc bien de Ludim, l'homme des paroles magiques. Le nom royal sumérien prend encore la forme Dug-gagi-ib qui se comprend: "L'ibis qui a lancé les paroles magiques et prophétiques". Or l'ibis était l'oiseau totem de Ludim. Sa capitale dut être la localité actuellement nommée Tell-Djit qui a le sens de "Colline du dieu des paroles". La ville voisine de Surappi semble également avoir fait partie de son royaume, car son nom peut se comprendre: "Le père, le chef ou le sommet des éclairs". La carte 1 montre la répartition de ces différents royaumes proto-égyptiens. Notons qu'on y trouve un canal Shatt-en-Nil qui indique que Misraïm et ses fils redonneront au fleuve d'Egypte qu'ils trouveront plus tard un nom qui leur était familier en Chaldée. Remarquons enfin que le pays de Sumer ou Shoumer est celui de Cham et de ses descendants.

V. LA TOUR DE BABEL
C'est alors qu'intervient l'épisode de la tour de Babel. Nous donnerons le texte compris à l'aide du copte qui est plus clair que la version traditionnelle:

"Jusqu'à cette époque, la multitude rassemblée à la surface de la terre avait eu une seule langue, donnée au commencement, la plus convenable pour exposer véridiquement les choses, celle même donnée par Dieu qui l'avait imaginée. Il y eut un temps où les rameaux, ayant procréé abondamment, se mirent en route et se dirigèrent dans la région du Midi; voulant occuper des emplacements cultivables plus vastes, ils portèrent les limites de leurs possessions initiales plus loin à la surface de la terre.

La bande des fils de Cham désira occuper le Sennaar. Et ensuite l'homme chef dit déjà: "Allons adorer le soleil qui est plus élevé, qui nous fournit des choses à suffisance; faisons un monument à son image. Noé a donné des parts à ses rameaux et à leurs rejetons; pourtant adorons le soleil qui fait mûrir; faisons pourtant des sacrifices au soleil qui fait mûrir et qui accroît en même temps les légumes; le chef lui a promis un monument et une statue pour transférer le châtiment en opulence; si nous voulons avoir les jours propices, les grandes moissons et les légumes dont nous avons besoin, faisons-lui des sacrifices propitiatoires de prisonniers".

Et ensuite il dit: "Alors avant il faut fournir à suffisance les choses qui concernent le monument voulu pour être fiers d'offrir au soleil un reposoir. Pour faire des murs puissants, broyons de l'argile où on introduira de la paille, moulons, faisons sécher avant de cuire, cela jusqu'à ce qu'on atteigne aux nuages qui sont suspendus en mouvement circulaire. La consécration du tumulus au soleil sera écrite; il en résultera que les bouches publieront notre gloire. Sem s'est épandu; nous habitons à côté de lui; les rameaux et les rejetons de sa nation nous aideront à renouveler la face de la terre.

Dieu projetait de châtier ces paroles de blasphèmes du chef: "Ils font au soleil une abomination. Voici que ces mauvais ont fait des murs puissants et voici que l'argile broyée où l'on a introduit de la paille accumulée en grande quantité par la multitude des mauvais rameaux et rejetons du chef Adam." En sens contraire, Dieu dit ensuite: "Le Maître ruinera par le feu d'en haut la masse abominable que les rebelles ont entrepris d'édifier jusque-là; le sommet, frappé violemment, ira en poussière; les rebelles s'en détourneront; les images, brisées seront consumées, l'injuste consécration au soleil sera anéantie.

Les plus mauvais rebelles s'en iront aux extrémités; Je gâterai leur langage de ces abominables en dirigeant leurs voix en tous sens; ils ne se comprendront plus; ainsi embarrassés, ils se disperseront, et ainsi l'éclat de leur injuste consécration au soleil sera anéantie; les mauvais, humiliés, seront mis en désordre, les sectateurs du pécheur châtié, Cham, abandonneront la grande muraille, ainsi dispersés du monceau de séduction. Les différences de langage priveront les hommes mauvais, amenés à fuir, d'une consécration au soleil en multitude. A ce moment Dieu divisa la langue d'Adam en un grand nombre d'idiomes différents dispersés selon les rameaux et les rejetons, et Il envoya les mauvais de côté et d'autre à la surface de la terre. Ceux-ci, qui étaient sains d'esprit, en abandonnèrent un autre qui parlait avec une folie furieuse contre les mauvais qui avaient fait la muraille puissante.

Depuis lors, les nations disent en regardant ce lieu foudroyé, écroulé et ruiné par un tremblement de terre: "Les voix désunies à cause de Cham qui s'est opposé à la voix de Dieu". Les mauvais amenés à fuir avec lui furent envoyés de côté et d'autre à la surface de la terre; ainsi la tourbe des sectateurs de Cham, fuyant le miracle combien grand de Dieu, les nations des rameaux et des rejetons envoyées de côté et d'autre, se répandirent çà et là de plus en plus à la surface de la terre".


Nous avons cité ce texte biblique un peu long dans sa totalité car il montre bien que les fils de Misraïm dès leur séjour en Mésopotamie s'adonnaient à l'idolâtrie et aux sacrifices humains, pratiques qu'ils conserveront jusqu'à la conversion de l'Egypte au christianisme avec une brève interruption après la venue de Joseph au pouvoir et la conversion d'Aménophis IV. La Tour elle-même comme le montre l'archéologue Parrot comportait sept étages car elle avait pour but d'honorer non seulement le soleil auquel étaient assimilés Cham et Misraïm, mais également les six fils de celui-ci identifiés aux planètes auxquelles ils ont donné leurs noms: Mercure, Mars, Vénus, Jupiter, Saturne et Neptune. En effet, Mercure ou Hermès n'était autre que Thôt-Ludim; Mars ou Arès était Schou-Chasluim; Saturne ou Cronos était Geb-Luhabim; Neptune était Seth-Naphtuim; Jupiter appelé aussi Ammon devait être Ananim; quant à Vénus-Aphrodite, déesse de l'amour, elle pouvait représenter Rhéa femme de Misraïm ou Osiris-Phatrusim, dieu de la fécondité. Ainsi la tour de Babel était essentiellement égyptienne. C'est là l'origine des pyramides et des zikkurat mésopotamiennes. Or que signifie zikkurat? En copte cela donne: "le mont construit en vue de la gloire." C'est exactement ce que dit la Bible. Et la première pyramide construite par Chasluim en Egypte comme nous le verrons plus loin est celle de Sakkarah qui porte le même nom que zikkurat. Le lien entre les civilisations chaldéenne et égyptienne est donc évident.

VI. LE RÉCIT BIBLIQUE CONFIRMÉ PAR L'ARCHÉOLOGIE
Le récit biblique n'est pas un mythe: le spécialiste de la Bible Vigouroux donne sur les restes de la Tour de Babel encore visibles aujourd'hui les détails suivants: "Un énorme pan de l'antique tour de Nabuchodonosor est encore debout... la place est jonchée de débris de briques... Plusieurs de ces blocs portent des traces de vitrification produite par le feu... La violence de l'incendie qui les a transformées a été telle que les couches de briques qui sont encore visibles ne se présentent pas dans une direction horizontale mais courbées et ondulées. A la vue de ce spectacle on se rappelle avec une émotion involontaire que ce lieu est celui-là même où la colère divine se manifesta d'une manière terrible contre les hommes rebelles, et l'on considère avec je ne sais quel effroi ces débris informes et gigantesques qui ont servi peut-être à construire la tour de Babel et qui nous donnent certainement une idée de l'état où fut la grande tour primitive lorsque le souffle de Dieu l'eût abattue et renversé. Les juifs de Babylone suivaient la tradition locale en plaçant la Tour de Babel à l'endroit où s'élève la grande pyramide à sept étages de Nabuchodonosor...On se contentait de l'attribuer au roi le plus ancien."

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carte 2

VII. L'ARRIVÉE EN EGYPTE
C'est donc bien la Tour édifiée primitivement par Cham que Nabuchodonosor tenta de reconstruire. Tout ceci confirme le récit biblique. Crombette a calculé que c'est vers le milieu de l'année 2198 avant Jésus-Christ qu'eut lieu la Dispersion. A peine échappés au Déluge, les hommes avaient voulu dresser vers le ciel un mémorial de leur orgueil; mais le tonnerre du Dieu Tout Puissant brisa leur folle entreprise; non pas un de ces éclairs qui arrachent l'écorce d'un arbre, mais un coup de foudre comme on n'en entend pas, comme on n'en voit pas, qui a coupé en deux la ziggourat immense, renversé les échafaudages, pulvérisé les ouvriers, ébranlé la terre. Terrifiés, les hommes ont fui au plus tôt le lieu où venait d'éclater la colère divine. Misraïm et ses fils remontèrent le cours de l'Euphrate jusqu'à la hauteur d'Alep où s'étend le lac de Djebbul, pour, de là, atteindre l'Oronte et en remonter le cours et ensuite descendre celui du Jourdain. Puis ils poursuivirent vers le sud en suivant la côte de façon à contourner le désert Et-Tih qui barre la presqu'île du Sinaï et ils arrivèrent en vue du Nil en crue. En effet leur voyage avait dû prendre environ deux mois et demi. Or le Nil atteint le maximum de son développement vers le 20 septembre et une inscription du roi Ménapophysarès de la XXIe dynastie thébaine, gravée à l'occasion d'un des centenaires de l'arrivée de Misraïm en Egypte est datée du 17/18 septembre grégorien, ce qui permet de penser que c'est la date même à laquelle eut lieu cette arrivée. D'autres inscriptions, et notamment une de Sophis, premier roi de la IVe dynastie, confirment que le Nil était étale lors de l'arrivée de Misraïm. La carte 2 présente l'itinéraire suivi.

Dans l'impossibilité de passer outre, les émigrants campent et font pâturer leurs troupeaux dans les terres herbeuses que l'inondation a épargnées, c'est-à-dire dans le terre de Goshen. Mais après quelques semaines l'eau se met à décroître. Peu à peu le paysage se révèle sous son véritable jour: une végétation serrée s'empare du limon noir abandonné par le fleuve et couvre tout d'une luxuriante verdure que parcourent les mille ramifications argentées des cours d'eau au-dessus desquels des nuées d'oiseaux s'abattent pour chercher une nourriture que leur offrent surabondamment des poissons de toutes espèces. Où irait-on pour chercher mieux? On restera dans ce paradis où chasseurs, pêcheurs, pasteurs et agriculteurs auront à s'employer. Misraïm prend possession de la région à titre de premier occupant.

VIII. HÉLIOPOLIS, VILLE DE MISRAÏM-RÉ
Si l'on se demande à quel point exact la caravane de Misraïm a pris contact avec le Nil étale, Crombette pense que c'est à Péluse. En effet, cette ville s'appelait Pelousion qui signifie: "Près de l'endroit où on était arrivé au terme, on a placé une pierre". C'était une coutume courante chez les patriarches comme nous le dit la Bible à propos de Noé, d'Abraham et de Jacob. On peut tirer un sens allégorique du nom plus récent de Péluse, Kal'at-et-Tineh: "Arrivé au terme on a placé une pierre en présence de Dieu." Ainsi a commencé le séjour de Misraïm, de ses six fils et de leurs sujets au bord du Nil.


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carte 3

Aussitôt que l'état du sol le permit, c'est-à-dire vers la fin du mois de novembre de la même année, Misraïm reconnut le Delta et le partagea en sept royaumes comme en Chaldée pour lui et ses six fils. Il établit sa capitale, Héliopolis, la ville du soleil, du nom de son fondateur, Rê, au sommet du Delta. Comme le montre la carte 3, cette ville commande à un secteur qui s'étend entre l'ouady-et-Tih, au sud, les lacs Amers à l'est, l'ouady Toumilat au nord et un bras du Nil à l'ouest. Héliopolis ou On a été la plus antique ville souveraine de l'Egypte.

IX. LUDIM FONDE HÉLIOPOLIS
Auprès de Misraïm, son fils aîné Ludim construit à l'emplacement de la pierre levée dont nous avons déjà parlé la cité qui porte son nom, Péluse, dont le nom se comprend en copte "Ici le dieu des paroles a commandé". Cette ville sera puissamment fortifiée car elle est à la porte du Delta; c'est pourquoi Ezéchiel la nomme la force de l'Egypte en lui donnant le nom de Sin qui en hébreu signifie "boue". Le royaume de Ludim était limité par la branche pélusiaque du Nil, borné à l'est par le lac Ballat et au sud par l'ouady Toumilat aboutissant au lac Timsah ou lac du Scorpion. C'est au bord de ce lac que Ludim construisit en l'honneur de sa femme Héra la ville d'Héropolis.

X. NAPHTUIM A SETHROE
Naphtuim reçut un territoire dont la limite à l'est fut la branche pélusiaque et sa dérivation; il fonda la ville de Sethroë qui rappelle son nom, puis sept ans plus tard la ville de Tanis sur une branche médiane qui se nomma de ce fait branche tanitique. Moïse nous dit qu'Hébron, ville très antique de Palestine fut bâtie sept ans avant Tsoan, nom hébraïque de Tanis. Vers le sud de sa part, Naphtuim édifia en l'honneur de sa femme la ville de Bubaste dont le nom copte peut se traduire: "A la gloire de l'épouse de Seth."

XI. PHATRUSIM-OSIRIS ENNEMI DE SETH
Phatrusim-Osiris fut le voisin de Naphtuim. Sa limite à l'ouest fut la branche médiane du Delta ou branche Phatnitique qui rappelle son nom sauf peut-être au nord où la ligne séparative pouvait être constituée par un canal secondaire, le Bakhr Nabroun. Les limites de Naphtuim et de Phatrusim reçurent peu après une correction dans les circonstances suivantes: Osiris, épris de Nephtys, femme de Naphtuim-Seth, eut avec elle des rapports illégitimes. Quand Seth s'en fut aperçu, Osiris prétendit s'excuser en disant qu'il s'était trompé de lit et qu'il avait confondu Nephtys avec Isis. Seth lui en voua une haine mortelle et une guerre aurait éclaté entre eux si Misraïm n'était pas intervenu pour les séparer. Comme sanction, il amputa le royaume d'Osiris du territoire où l'adultère avait été consommé et le rattacha au royaume de Seth. C'est ce lieu qui fut nommé par les Grecs Léontopolis, du surnom de Seth, le Lion. C'est de là que vient la pointe que fit dans cette direction le premier royaume deltaïque de Seth. Le nom copte de Léontopolis, El Simbellawein, se comprend: "Enlever une femme à son mari et expliquer le fait par une erreur fut une grande injustice du Lièvre" ou encore "La région du lieu a été détachée à titre de sanction pour régler l'affaire du Lion et du Lièvre." La capitale d'Osiris fut sans doute Bousiris qu'on peut localiser à Mit-Béchar, nom qui se comprend: "Ce qui est donné au renard." Or Osiris était fréquemment représenté par un sceptre à tête de renard. C'est sans doute aussi Osiris qui fonda la ville d'Anysis ou d'Iseum, l'actuelle Bebbit-el-Hagar dont le nom grec rappelle celui de sa femme Isis.

XII. CHASLUIM-SHOU
Au-delà de la part de Phatrusim se trouvait celle de Chasluim-Shou dont la limite à l'ouest était le Bahr-Mit-Yézir aboutissant à la bouche Sébennytique. Ce nom peut se comprendre "la rivière de la part de Yézir". Or ce dernier nom désigne Chasluim. La première capitale de celui-ci fut d'abord Xoïs, qui se dit en copte Shôou où nous retrouvons le surnom de Shou donné à ce roi. Mais il ne se contenta pas longtemps de la part qui lui était dévolue et qu'il trouva trop petite. En 2190, il remontait au-delà du sommet du Delta et fondait Memphis. C'est ce que déclare formellement Diodore qui attribue à un certain Ouchoreus la fondation de cette ville. Or Ouchoreus peut se comprendre par le grec porter, supporter et Shou fut considéré comme le porteur du ciel parce qu'il trouva le moyen d'ériger les obélisques tenus pour les demeures des dieux. On peut tirer la date de 2190 d'un anniversaire célébré en 789 par Péthesis II, roi de Saïs et Memphis de la XXIIe dynastie, qui devait être un centenaire de la fondation de cette dernière ville. Le nom de celle-ci vient du copte Men qui signifie la demi-lune /// - ///et de Phis qui veut dire ménager. Ainsi Memphis est la demi-lune qui ménage, c'est le segment élévateur de Chasluim dont nous parlerons plus tard qui ménage les forces des hommes qui ont à soulever des fardeaux. C'est à côté de cette ville que furent élevées les pyramides à l'aide de l'élévateur oscillant. Memphis évoque aussi le Mur du Prince qui courait de Péluse à cette dernière pour tenir les étrangers éloignés de l'Egypte ou la digue qui y fut édifiée pour en éloigner le sable et l'inondation. C'est sans doute aussi à Chasluim qu'il faut attribuer la fondation de Zifteh, sur la branche Phatnitique, dont le nom signifie "La part de Phtah" Cette ville fut peut-être fondée en mémoire de sa femme, Typhoîs, car on peut y voir "Le sein de Phtah", et comme il répudia ensuite sa femme légitime, "La rejetée de Phtah."

XIII. CHASLUIM ET L'INVENTION DU PAPYRUS
Non loin de là se trouvait la ville de Sebennytos qui doit être aussi de construction très ancienne. Ebers nous dit que "le papyrus cultivé dans le nome Sébennitique était particulièrement renommé." il ajoute que "cette substance avait été découverte en Egypte de fort bonne heure dès avant le temps des pyramides." Or d'où vient le nom du papyrus? Cette appellation est évidemment d'origine égyptienne. Crombette y voit deux significations: "Le jonc dont le haut se déploie", et "Ce qui, brisé, sert à écrire". Or Sebennytos était le centre de fabrication du papyrus le plus renommé. Son nom peut se comprendre de différentes façons: "La frontière qui sépare les portions" et "Ce qui a été donné au Phénix (Thoth) pour écrire", mais aussi le texte suivant: "découverte par le dieu Chasluim, la farine de jonc a été broyée; sa matière, fortement comprimée, a été étendue et divisée en bandes longues et minces collées par parties égales, les divisions étant croisées transversalement; les aspérités en ont été usées en long; puis on lui a donné la forme d'un rouleau préparé pour recevoir les caractères". Le même nom de la ville peut encore se comprendre d'une manière qui permet de préciser la date de l'invention: "L'œuvre est du onzième temps fort révolu après l'arrivée des dieux", soit en 2187 avant Jésus-Christ.

XIV. LUHABIM FONDE LA VILLE DE CABASA
Le voisin de Chasluim fut Luhabim. La limite de son territoire, à l'ouest, fut constituée par la branche Bolbitine prolongée vers le sud, à partir de Kafr-ez-Zaiat par un canal rejoignant la branche Sébennitique. Sur la branche Bolbitine, Luhabim fonda la ville de Cabasa, c'est-à-dire "La première Cab par ordre d'ancienneté". Peut-être construisit-il pour sa femme Antiopé, la déesse de la nuit, la ville de Saïs renommée pour son antiquité car le nom de cette ville, Sâ-el-Hager peut se comprendre "La part de la déesse de la nuit."

XV. ANAMIM-MENÈS S'INSTALLE À DAMANHOUR
Le dernier secteur du Delta fut attribué à Ananim-Ménès-Horus qui y bâtit sa capitale Damanhour. Sa limite à l'ouest fut constituée par le Tour'at-el-Hagir et le El-Fara-el-Gharbi. Au-delà s'étendait le désert. La ville que Ménès, à l'instar de ses frères dut élever à son épouse fut Gynécopolis, l'actuelle Kafr-ez-Zaiat où l'on peut voir: "La demeure du seigneur antique."

Tels durent être les premiers royaumes d'Egypte. Leurs souverains furent les rois frelons de Basse-Egypte parce que cette région était représentée par une grande guêpe jaune qui y est très répandue /// - ///. Cette guêpe peut s'appeler en copte Chouve ou Soufi, mots qui peuvent s'interpréter: "Posséder le pouvoir dans la région basse".

XVI. DES CONFLITS ENTRE FRÈRES...
Chasluim ne fut pas le seul à étendre son royaume au-delà des limites primitives. Ses frères manifestèrent, chacun de leur côté, des dispositions expansives qui ne sont pas toutes attribuables à la nécessité mais, dans une certaine mesure, à l'esprit de domination. C'est ainsi que Ludim envoya des membres de sa tribu dans le sud de la Palestine où ils furent la souche du peuple des Philistins, lesquels sont donc des descendants de Misraïm comme le dit le livre de la Genèse au chapitre X. Ils s'y mêlèrent aux Chananéens, descendants de Chanaan, frère puîné de Misraïm, et fondèrent plusieurs villes en l'honneur de Ludim, après avoir chassé les Hethéens ou Hittites qui furent recueillis par Cham à Djerablous sur l'Euphrate, sa capitale, en 2187.

XVII. LES PREMIERS ÉGYPTIENS ET LA PALESTINE
Non seulement les premiers Egyptiens se rendirent en Chanaan par les routes terrestres, mais ils l'atteignirent par voie maritime. En effet Thoth-Ludim fut le fondateur de la VIe dynastie qui fut principalement installée dans le Delta. Or celle-ci fut essentiellement navigatrice comme le confirme M. de Rougé disant qu'un certain Ouni, né sous Téti, servit glorieusement Papi Ier et Métousophis dans la marine. Papi Ier et Métousophis étaient le second et troisième rois de la VIe dynastie et Téti n'était autre que Thoth lui-même. Une inscription à Assouan dit: "Je suis allé avec mes maîtres les princes et scelleurs divins,Téti et Khoui, onze fois à Byblos et à Pount". Nous verrons que Pount fut tributaire de Seth-Naphtuim; le Khoui dont il s'agit ici ne peut donc être que ce pharaon. Pourquoi Ludim entretenait-il des relations avec Byblos situé dans le Liban actuel ? L'historien Montel répond que "Les habitants de Byblos, les Giblites, depuis des temps immémoriaux, livraient aux Egyptiens des navires capables d'affronter la mer, en même temps que le bois qui leur était nécessaire pour construire leur flotte, leurs temples et leurs palais." Un géographe peut objecter que Byblos est en Phénicie et non en Palestine. Plutarque répond à cette objection en disant dans son histoire l'Isis et Osiris que celle-ci découvrit le corps de son mari à Byblos et que son fils qui l'accompagnait s'appelait Palestinos et Hérodote affirme que ce dernier fut le premier roi de Byblos. Celle-ci à cette époque appartenait donc à la Palestine. Un autre nom de Byblos est Djebeil qui peut se comprendre: "L'œil de Ludim".

Que les Egyptiens du clan de Ludim soient allés résider en Palestine, c'est encore ce qu'attestent différents noms de cette contrée: Luz, ancien nom de Béthel, ville où Jacob eut la vision de l'échelle mystérieuse, un peu au nord de Jérusalem; Lod au sud-est de Joppé, connue sous le nom de Diospolis. Mais ce qui est encore plus significatif, c'est que les Egyptiens nommaient "Lotanou" le pays dont le nom correspond au Lotan biblique: Palestine et Syrie. C'est donc que les Egyptiens avaient fait souche dans cette contrée sous l'autorité de Ludim. Nous avons cité la ville de Diospolis consacrée à Jupiter - Dios ou Zeus. Plusieurs villes d'Egypte portaient le même nom. Puisque Ludim et Zeus concernaient la même cité palestinienne, il y a lieu de penser qu'il s'agissait aussi du même dieu.

On peut être étonné que Ludim ait ainsi empiété sur le domaine de son oncle Chanaan. Cela s'explique par le fait que ce dernier n'avait pas amené avec lui tous ses sujets. Une grande partie d'entre eux s'était répandue sur les côtes du golfe Persique après et même avant la Dispersion. Il y a en effet des traditions qui font venir les Phéniciens de ce golfe: Hérodote les faisait venir de la mer Erythrée; Strabon dit que "les habitants du golfe Persique assuraient qu'on y retrouverait les noms de Sidon, Tyr, Arad et que les temples y étaient semblables à ceux des Phéniciens; enfin Justin nous dit que la nation syrienne fut fondée par les Phéniciens qui, étant troublés par un tremblement de terre, quittèrent leur pays d'origine et s'établirent sur les bords de la Méditerranée où ils bâtirent Sidon à cause de l'abondance du poisson, car ils appellent le poisson sidon." Il se peut que le tremblement de terre dont parle Justin ait été dû au soulèvement de l'Atlantide en -2004 dont parle Crombette dans une autre partie de son œuvre. Ainsi on comprend que les Egyptiens de Ludim aient pu trouver leur place en Chanaan.

XVIII. NAPHTUIM: NEPTUNE-POSÉIDON
A l'autre extrémité du delta, Ananim-Ménès ne restait pas inactif. Rufin dit que "Canopus était l'amiral de la flotte d'Osiris mis au rang des dieux après sa mort." Il aurait donc laissé son nom à la ville qu'il avait fondée à l'extrémité de la bouche Canopique qui était dans le domaine de Ménès et non d'Osiris. Mais que signifie Kanopos? Par le copte cela donne: "Le seigneur des extrémités l'a conçue". Ce seigneur des extrémités est Noub ou Naphtuim divinisé sous le nom de Neptune-Poseidon, qui avait aussi été assimilé par les Grecs à Hercule. C'est pourquoi la bouche Canopique s'appelait aussi bouche Héracléopolitaine et qu'on y trouvait la ville d'Héraclée avec un temple dédié à Hercule. Il s'agit sans doute de l'actuelle Et-Tark dont le nom peut se comprendre: "Celui qui dirige les vergues des navires", c'est-à-dire encore Naphtuim.

XIX. LES ÉGYPTIENS DÉCOUVRENT LA CRÈTE, LE MINOTAURE, TAUREAU FIGURANT MENÈS
Mais que venait faire Seth dans cette région de l'Egypte qui était du domaine de Ménès puis partiellement et plus tard d'Osiris ? Ce ne pouvait être qu'en tant que conseiller technique maritime de l'association des fils de Misraïm, car c'est lui qui inventa l'art de naviguer en se guidant sur les étoiles. Nous l'avons vu plus haut associé à Ludim et le voici maintenant au service de Ménès. Celui-ci lui confie une flotte sur laquelle il embarque des émigrants sous la direction de son second fils Athothès II pour explorer la Méditerranée à l'ouest. C'est au cours de ce voyage que fut découverte par les Egyptiens la Crète dont Athothès II fut le premier roi. C'est ainsi très justement que Moïse dans le chapitre X de la Genèse dit que les Caphtorim ou Crétois descendent de Misraïm: ils en descendent par Ménès car que signifie Caphtor? En copte "Rameau régulier d'Horus" qui n'est autre que Ménès. C'est ce qui explique que tous les rois de Crète se sont appelés Minos et qu'on y ait adoré le Minotaure ou taureau figurant Ménès divinisé.

XX. LUHABIM, INVENTEUR DE LA MOMIFICATION
Luhabim ne voulut pas rester en arrière du mouvement de colonisation. Un certain nombre de ses sujets marchèrent à l'ouest là où s'étendait un désert qui a été appelé de son nom Libyque. Les émigrants y trouvèrent l'Ouady Natroun, ainsi appelé à cause des produits sodiques que l'on y trouve. C'est de là que Luhabim tirera les ingrédients dont il se servira pour momifier les corps. Un autre groupe descendant au sud-ouest trouve la grande mer intérieure du Fayoum et ce que l'on a appelé le fleuve sans eau du désert de Libye, longue dépression parsemée d'oasis dont l'avant-dernière, Aïn-Chab, rappelle le nom de Luhabim; on y trouve aussi des produits antiseptiques tels que l'alun et le sel. Chose curieuse, la première localité qui se présente après le Fayoum à l'entrée de la dépression du fleuve sans eau se nomme Gubatar Auara qui peut se comprendre: "Geb (Luhabim) observa qu'il y avait de l'eau sous le lit d'écoulement du fleuve". C'est ce qui explique la présence de nombreux oasis. Luhabim aurait donc été également radiesthésiste.

Cependant du fait de la natalité chez les hommes et dans les troupeaux, les fils de Misraïm et leurs sujets se trouvent bientôt à l'étroit dans le Delta. Parallèlement aux émigrations et environ onze ans après l'arrivée, soit vers 2187 ils décident d'aller plus avant. Cette date trouve un recoupement dans le Papyrus de Turin qui mentionne 19 rois de Memphis, c'est-à-dire 19 chefs de nomes de Basse-Egypte ayant régné 11 ans, 4 mois et 22 jours aux origines de l'Egypte.

XXI. DES EXTENSIONS ET DES CONQUÊTES

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figure 4

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carte 3

Chasluim en tête pousse vers le sud et fonde Cusæ qui se nomme en copte Kôs-Kou où nous retrouvons sans peine Shou (voir carte 3). Derrière lui, Naphtuim ayant de bonnes raisons de s'éloigner d'Osiris et de Thoth qui ont manifesté pour sa femme un intérêt trop pressant, s'établit à Hérakléopolis-Magna, où se retrouve son surnom d'Hercule. Luhabim crée en face du Fayoum la ville de Cheb qui gardera son nom. Inversement, comme le Fayoum est un lieu où pullulent les crocodiles, Luhabim en tirera le surnom de Soukhis, en copte souchi, crocodile. Le Delta ayant ainsi trois occupants de moins, les parts des trois fils qui y restent se trouvent doublées.

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Le hiéroglyphe ci-contre lu par le copte justifie cette façon de voir: "Le frère de Simou (Osiris frère de Chasluim) est devenu le chef de la rive opposée du canal central des bouches en patte d'oie du fleuve; il possède le pouvoir judiciaire et sacerdotal sur la confédération des puissances à l'occident de la région inférieure; il est le chef redouté, le juge de ce pays antique."

 

XXII. CHASLUIM, LE GÉANT
Les fils de Misraïm qui demeurèrent dans le Delta restèrent des rois guêpes, mais ceux qui remontèrent en Moyenne Egypte prirent comme symbole le roseau qui croissait en abondance dans cette région. La limite méridionale du royaume de Chasluim était Chouteb qui se comprend en copte "La clôture de Shou"; cette ville s'appelait aussi Hypselis, mot grec qui signifie élevé, ce qui n'est pas étonnant si l'on sait que Chasluim était un géant (voir figure 4).

XXIII. LUDIM INVENTE L'ARPENTAGE, CODIFIE LES HIÉROGLYPHES ET INSTITUE LES... SACRIFICES HUMAINS
Cette époque d'installation est également celle de l'organisation avec les découvertes et les aménagements qu'elle entraîne. C'est alors que Ludim, pour faciliter l'exacte répartition des terres après chaque inondation annuelles inventa la géométrie et l'arpentage. Il codifia également les hiéroglyphes et institua la magie comme base de la religion égyptienne à côté du culte des ancêtres. Excellent observateur en même temps qu'astronome émérite, Ludim avait remarqué que le Nil ne s'élevait pas tous les ans à la même hauteur; il fit relever exactement les niveaux annuels du fleuve dont les plus antiques documents ont gardé trace. Or on sait par des observations qui sont relatées dans le livre de l'abbé Moreux "Les influences astrales" que le niveau des lacs africains Vistoria et Albert qui alimentent le Nil a une période de variation trentenaire liée à celle des taches solaires. Sachant qu'un maximum s'est produisit en 1917-1918 après Jésus-Christ, en remontant dans le temps, on trouve un maximum en 2193/2194 avant Jésus-Christ. Misraïm était arrivé en Egypte en -2198. Quand Ludim fit ses observations le niveau du Nil baissait. Il n'attendit pas d'être le témoin d'une remontée et imagina que des sacrifices humains ramèneraient la fertilité et institua les jubilés trentenaires, cérémonies où l'on immolait de nombreuses victimes humaines. Il envisagea encore de construire des temples et d'ériger des pierres au soleil: les obélisques sur lesquels il fit graver des caractères sacrés, les hiéroglyphes. Cette institution doit avoir été faite à Senhôout, localité située juste au sud de Péluse dont le nom se comprend en copte: "Là où ont été inventés les moyens de répandre de l'eau". La première cérémonie dut avoir lieu au solstice de l'année 2176 avant Jésus-Christ et comme le niveau du Nil remonta dans les années suivantes, Ludim put croire que le moyen avait été efficace. C'est pourquoi ces jubilés furent maintenus pendant toute l'histoire de l'Egypte. Pourquoi Thôth fit-il choix d'une période de trente ans? C'est d'abord pour une raison magique, car trente ans se disent en copte "Maabe Rmpêoui" et peuvent se comprendre par homophonie: "La contrée manque d'eau: fracassez des hommes en grand nombre." Le nom grec de ces jubilés trentenaires était triacontéride.

Cette époque primitive est aussi une période trouble au point de vue moral. Nous avons vu Phatrusim et Ludim rechercher Nephtys, l'épouse de Naphtuim. Mais Rhèa elle-même, l'épouse de Misraïm, réussit à séduire son fils Chasluim, avec lequel elle eut des relations incestueuses à Tauah dont devait naître en 2176 avant Jésus-Christ celui que les Grecs ont appelé Imouthès. Dans Isis et Osiris, Plutarque raconte les circonstances de ce fait: "Rhéa ayant eu avec Cronos un commerce secret, le Soleil, qui s'en était aperçu, prononça contre elle cette imprécation: 'Puisse-t-elle n'accoucher ni dans le cours du mois ni dans celui de l'an!' Mais Hermès, amoureux de la déesse et ayant aussi obtenu ses faveurs, joua ensuite aux dés avec la lune et lui ravit 1/70ème de chacun de ses jours de lumière. De la somme de tous ces 70èmes il forma cinq jours qu'il ajouta aux 360 autres".

Sous le voile de ce conte mythologique, qui renferme une part de vérité -le double inceste de Rhéa-, transparaît clairement une allégorie de la réforme du calendrier opérée par Thoth-Hermès à cette occasion. Jusqu'alors les Egyptiens avaient fait usage de l'année lunaire qui comportait douze mois dont six de 30 jours et six de 29 jours auxquels on ajoutait périodiquement un treizième mois pour compenser la différence entre cette année et l'année solaire. Thoth institua une année de douze mois de 30 jours. Mais à cette année il manquait autant de jours (51/4) pour égaler l'année solaire qu'il en manquait à l'année lunaire (51/2) pour l'égaler elle-même. C'est pourquoi Thoth ajouta à son année de 360 jours cinq jours épagomènes, le petit mois, et il obtint ainsi une année de 365 jours qui ne différait plus que d'un quart de jours de l'année réelle. Crombette a pu déterminer que cette réforme fut opérée cinq jours après la nouvelle lune de printemps de l'année 2176 avant Jésus-Christ et il l'explique longuement dans sa Chronologie de l'Egypte Pharaonique. Thoth institua en même temps l'année Sothiaque pour étendre l'influence considérée comme favorable de l'étoile Sothis ou Sirius sur tous les jours de l'année.

Essayons maintenant d'expliquer le récit de Plutarque: Misraïm et Rhéa avaient eu six fils et six filles qui s'étaient mariés entre eux. De là la conception du jeu de dés qui comportaient six faces. De même les lunaisons étaient de douze par an. La lune passait pour être l'épouse du soleil comme Rhéa l'était de Misraïm. Or celle-ci allait être mère d'un treizième enfant que Rê n'adopterait certainement pas. Elle confia sa préoccupation à son fils aîné Thoth qui, moyennant paiement en nature se chargea d'arranger l'affaire. Il démontra à Rê que l'année était trop courte de cinq jours et lui fit admettre qu'un 13ème mois plus petit était nécessaire. Peut-être gagna-t-il au jeu de dés, lui qui était comme aîné héritier présomptif cinq jours de pleins pouvoirs car des jours de lumière sont la transcription de jours de règne. Ainsi nanti, il pouvait prononcer l'adoption de l'enfant à venir de même que le 13ème mois avait été adopté par Rê. Ce jeu dangereux coûta d'ailleurs à Thoth son droit d'aînesse qui fut reporté sur Ananim quand Rê se fût aperçu qu'on avait ainsi esquivé sa malédiction. L'enfant qui naquit à Rhéa fut adopté par Chasluim comme héritier au détriment de ses enfants légitimes. Ce fut un géant comme son père comme en témoigne l'enseigne de Cusæ qui comportait deux girafes adossées.

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carte 5

Rê se vengea d'avoir été trompé en bannissant les trois coupables; ce fut l'occasion d'une nouvelle extension dans la vallée du Nil. Comme le montre la carte 5, Ludim fut exilé dans la région d'Eléphantine, au nord de la première cataracte; c'est pourquoi sa dynastie, la VIe, sera dite d'Elephantine. Peut-être construisit-il en face de l'île d'Eléphantine la ville de Syène car son nom copte peut se comprendre: "Celui qui a produit un nouveau mois" ou "Celui qui est perdu de réputation" ou enfin "Celui qui a été éloigné d'Héliopolis".

Rhéa dut résider au nord de la zone affectée à Ludim, à l'endroit où fut ensuite la grande ville de Thèbes dont le nom peut se transcrire: "Humiliée" ou "Exilée". Les limites du royaume de Rhéa furent sans doute au nord Qéneh "Ce qui est placé comme borne" au sud Esneh ou Latopolis. Lattone qui a donné son nom grec à la ville était considérée dans la mythologie comme s'étant unie à Zeus qui est Thoth.

Chasluim régna à Hou où se retrouve son nom Shou. Cette ville se nomme aussi en copte Ano qui a le sens de luxurieux. Les rois qui vinrent ainsi régner en Haute-Egypte [ou vallée du Nil] s'appelèrent Rois Faucons. Par suite de cette extension vers le sud, Naphtuim vint occuper la part précédente de Chasluim tout en conservant la sienne. La nouvelle capitale de ce royaume fut Set du nom même de son chef. Luhabim atteignit Cynopolis, la ville du chien qui était l'emblème de ce roi. C'est peut-être à l'occasion de cette extension que Luhabim aurait construit une nouvelle capitale à El-Hibeh dont le nom peut se comprendre: "Là où est établi le dieu des lamentations." C'était en effet Luhabim qui avait établi les rites funéraires.

Ananim déborda sur la part de Phatrusim en lui reprenant l'Amenti et en conservant Memphis si, comme nous le supposons, il y était établi antérieurement. Quant à Phatrusim, il reçut dans le Delta, outre sa part primitive et celle de Chasluim, l'administration du royaume abandonné par Ludim. C'est alors qu'il put se nommer: "Celui qui préside aux nomes orientaux" et qu'il dut remplir les fonctions de grand-prêtre à Héliopolis, capitale de son père.

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La reconnaissance du Nil jusqu'à Elephantine dut donner à Osiris l'idée d'en rechercher les sources et en 2171 avant Jésus-Christ -date confirmée ensuite par des centenaires de l'événement- il remonta tout le fleuve, semant des colons sur sa route, ce qui l'entraîna à explorer la plus grande partie de l'Afrique dont il devint le suzerain. C'est pourquoi Plutarque a écrit "qu'Osiris parcourut la terre entière pour la civiliser". Il ne s'agit que du continent africain, mais ces quelques mots se rapportent à la plus grande exploration qui ait jamais été réalisée. Le contenu de l'écusson d'Osiris le confirme quand il dit: "Celui qui s'en est allé au loin, entraînant un peuple très nombreux d'expatriés dans la vaste étendue de la vallée."

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carte 6

La carte 6 de l'Afrique à l'époque du voyage d'Osiris permet de s'en faire une idée. On y voit qu'alors le Nil noir prenait sa source dans le Fouta-Djalon et empruntait en partie le cours du Niger qui maintenant se jette dans le golfe de Guinée. Osiris a donc très bien pu aller fonder des colonies au bord de l'Atlantique: ce sont les Perorsi-Pharusii qui portent son propre nom. Nous voyons donc que ce ne sont pas, comme le croient à tort les égyptologues, les égyptiens qui sont issus d'Afrique, mais bien plutôt les Africains qui viennent d'Egypte. Une inscription d'Osiris permet de penser qu'il a parcouru sur le grand Nil la longueur de 10.000 fois 1000 pas, soit 7400 kilomètres, ce qui correspond au parcours fluvial d'Eléphantine à la source du Niger. A raison de 75 kilomètres par jour, le parcours total dut exiger 200 jours. Le nom d'un roi de la XIIIe dynastie signifie qu'il a siégé en Nubie après celui qui est arrivé le premier à la Corne du Sud. C'est ainsi que les Anciens désignaient la baie de Lagos au fond du golfe de Guinée: ceci confirme qu'Osiris explora aussi l'actuel Cameroun. Un autre roi de la même XIIIème dynastie célébra en 1671 le cinquième centenaire de l'exploration d'Osiris; son nom a pour traduction: "Celui qui s'en est allé en Afrique pour placer, au milieu de l'espace vide, des habitants ou des villages". L'Afrique était donc vide quand Osiris l'explora; les descendants de Phuth, frère de Misraïm, n'avaient évidemment pas eu le temps, durant les 27 ans qui s'étaient écoulés depuis la Dispersion, de peupler cet immense territoire.

On peut se demander d'où vient le nom de l'Afrique explorée par les Egyptiens. Crombette donne plusieurs étymologies coptes de son nom: "La superficie qui a été découverte étant abandonnée", "Les montagnes y brûlent par-dessus" - ce qui fait penser aux volcans ,- "La direction du pôle sud", "Les arbres les plus élevés" et enfin "Le pays des multitudes au visage brûlé".

C'est au retour d'une de ses inspections en Afrique qu'Osiris fut assassiné par son frère Seth, désireux de venger à longue échéance l'adultère commis avec Nephtys dont nous avons déjà parlé. C'est durant sa première absence qui dura environ 200 jours que sa femme Isis eut des rapports incestueux avec Misraîm dont elle conçut Horus le jeune qui fut assimilé par Rê à ses fils légitimes.

Une inscription de Seth se lit: "Jaloux de son égal -Osiris- qui s'était avancé au loin, il a conduit loin en avant une flotte de commerce qui a atteint la côte des aromates de la mer orageuse." Nous apprenons ainsi que peu après l'expédition d'Osiris, son frère Seth atteignit la côte des Somalis. Ce fait est confirmé par l'étymologie du surnom de Seth -Snephrès- qui se comprend par le copte: "Celui qui est parvenu le premier vers le sud au rivage de la grande mer".

La faute commise par Rê lui enlevait le droit d'être trop sévère pour ses deux fils coupables. Le scandale qu'il avait donné et les intérêts qu'il avait heurtés avaient d'ailleurs provoqué des protestations. Misraïm eût bien voulu s'en venger mais il ne pouvait pas compter sur les forces commandées par Osiris plus particulièrement blessé par l'inceste d'Isis. Au contraire, Chasluim, dont les Grecs ont fait Arès, le dieu de la guerre, avait à sa disposition une armée de métier formée à la discipline; en lui pardonnant, Rê pouvait lui demander son concours. Il y eut donc sans doute une guerre ou une répression sur laquelle on a peu d'informations et à la suite de laquelle Rê accorda son pardon.

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carte 7

Misraîm portait un vif intérêt à son fils illégitime Horus le jeune. Il ne pouvait lui assurer un trône qu'avec le consentement de ses autres fils. C'est pourquoi, sans restituer à Ludim son droit à la suzeraineté générale après sa mort, il lui permit, vers 2161, de rentrer dans le Delta à la place de Phatrusim qui en fut éloigné à son tour sous la condition qu'il adopterait pour héritier présomptif Horus le jeune. Ludim accepta le marché et déshérita ses fils. Peut-être eut-il alors son trône à Hermopolis dont la situation était plus centrale et qui porte son surnom d'Hermès. (voir sur la carte 7)

La date de 2161 que nous indiquons comme époque du pardon accordé à Chasluim et Ludim n'est qu'approximative. Elle répond à ce que dit Moret: "c'était à la fin du règne de Rê". Or celui-ci, comme nous le verrons, mourut en 2145. On trouve confirmation de cette date dans des inscriptions qui célèbrent un centenaire de l'année du pardon.

En attendant qu'Horus le jeune pût prendre la succession de Ludim, celui-ci fut invité à lui tailler un apanage dans son domaine. La toponymie peut aider à le situer en effet dans le Delta, sur la branche Phatnitique, on trouve une localité appelée Saharasht-el-Koubreh; ce nom peut se transcrire en copte: "L'angle du domaine attribué au faucon (Horus le Jeune) comme accroissement (rejeton) de Rê." D'autre part, la ville de Bubaste située à peu de distance, quoique fondée par Seth en l'honneur de sa femme, est connue pour le culte d'Isis qu'on y pratiquait. Ce culte dut y être introduit par son fils parce qu'il y résida. Un peu plus loin se trouve la ville de Benha l'Asal dont le nom peut s'interpréter: "La pierre qui est à la limite de la part faite au fils du chef." on peut ainsi déterminer un triangle où Horus le Jeune put régner en attendant de recevoir un plus grand royaume.

De son côté, Phatrusim était plus à portée de ses colonies d'Afrique en Haute-Egypte que dans le Delta; il établit la relation avec ces colonies par la prise de possession de la Nubie. Mais un domaine aussi étendu ne pouvait lui être concédé sans soulever des protestations de ses frères; aussi les trois royaumes de Haute-Egypte, de Basse Nubie et de Haute Nubie firent-ils l'objet d'un condominium avec prédominance à tour de rôle entre Phatrusim, Naphtuim et Luhabim, à la réserve de leurs colonies qu'ils conservèrent respectivement.



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figure 4-8-9-10
11-12-13

Après sa rentrée en grâce, Ludim reprit ses fonctions de grand magicien de la nation. Il songea dès lors à préparer un second jubilé trentenaire en 2146, car à partir de 2163, date probable d'un maximum d'inondation, le niveau du fleuve recommençait à baisser. Mais dans l'ensemble des cérémonies qu'il avait instituées à ce sujet il subsistait un point noir: les grands risques que faisait courir l'érection des obélisques. Il s'en ouvrit à Chasluim qui inventa alors l'élévateur oscillant. Cette invention fut sans doute faite à Pachnamenis, non loin de Xoïs car le nom de cette localité se transcrit: "Le grand segment est sorti de ce lieu."

 

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Ce grand segment a en hiéroglyphique la forme de la figure 8 et on en a retrouvé des modèles réduits dans des tombes de pharaons ou de hauts fonctionnaires. Sous la forme 9 il apparaît dans les inscriptions de Chasluim son inventeur. De ces inscriptions, Crombette a pu tirer les traductions suivantes: "Le maître des érections qui fait réussir la pose des images", "Qui connaît le moyen de soutenir la multitude disposée en ordre" ou encore "Qui fait s'élever en l'air les images rendues légères". L'emploi de l'élévateur est schématisé sur les dessins 10 et 11 pour l'érection d'un obélisque.

Chasluim ne se contenta pas de ce genre de monument. Après son retour à Memphis il se mit en devoir d'édifier une ziggourat comme celle de Babylone. Il n'y employa pas la brique, mais la pierre qui se trouvait à profusion en Egypte. C'est pourquoi la tradition en fit l'inventeur des constructions en pierre. Cette première ziggourat égyptienne fut construite par Chasluim dans la trouée de la chaîne Libyque qui eût pu permettre au désert d'envahir la vallée: c'est la pyramide à degrés de Saqqarah dont le nom a plusieurs significations: "Rétablir ce qui avait été posé et détruit" - la Tour de Babel,- "le maître Chasluim l'a fait combien grande" - à sa gloire,- "Faire en-dessous la fosse de Chasluim" - ce devait être son tombeau, - enfin "Contre le désert qui se dirige vers elle" - pour arrêter la propagation des sables -. Crombette a imaginé comment le culbuteur pouvait être utilisé pour édifier les pyramides en le prolongeant d'un plateau comme le montrent les figures 12 et 13. Une inscription attribuée à celui que l'on nomme Imhotep confirme cet emploi du culbuteur. Elle se lit en effet: "Pour rendre utile en hauteur ce qui rend léger, un support a été ajouté en avant et au-dessus pour réduire la charge".

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figure 14

Nous allons maintenant parler d'un monument égyptien des plus antiques qui est resté méconnu. Il s'agit d'un temple de forme annulaire situé à Héliopolis, ville particulièrement consacrée à Misraïm et découvert par Schiaparelli. Il contient des inscriptions de Tosorthros qui fut roi de Memphis à la mort de son père Chasluim. Cette inscription est le témoignage d'un jubilé trentenaire de la mort de Misraïm survenue en 2145 avant Jésus-Christ. Tout laisse penser que ce temple immense de 600 mètres de diamètre représenté sur la figure 14 entoure la tombe de Rê qui doit se trouver au centre du cercle. Il y a là une recherche intéressante à faire pour les archéologues. Cette interprétation est confirmée par la lecture d'une inscription ultérieure d'un fils de Tosorthos qui dit: "La nation a édifié une grande masse de parties pressées et comme pétries ensemble comme un monument au-dessus de l'urne de terre cuite, demeure de Rê, ayant par le travers 1000 grandes coudées".

Nous avons dit que Misraïm mourut en 2145 avant Jésus-Christ. Crombette a pu calculer cette date grâce à sa reconstitution de la Pierre de Palerme. Il a pu même en préciser le jour -le 5 janvier grégorien- grâce à une inscription de Kabbas, le dernier roi national d'Egypte qui célébra le 18ème centenaire de la mort de Rê le 5 janvier grégorien 345 avant Jésus-Christ. Il avait alors 200 ans comme en témoigne une inscription de Seth. Il était donc né en 2345, deux ans après la sortie de l'Arche.

Misraïm mort, on lui fit des funérailles imposantes et on le déifia malgré ses turpitudes. Son domaine propre avec sa capitale Héliopolis ou On revint à Ménès. Cependant celui-ci associa sa mère Rhéa qui résidait à Thèbes au gouvernement du pays. C'est ainsi qu'Héliopolis et cette dernière ville furent les deux pôles de l'Egypte pendant une grande partie de son histoire. Ménès étendit ce matriarcat aux autres reines, sa femme et celles de ses frères. Les traditions égyptiennes disent en effet que le pays fut gouverné par sept reines avant la première dynastie, c'est-à-dire avant la mort de Rhéa qui marque le début des dynasties dites humaines.

L'épouse de Chasluim, Typhoïs eut sa résidence à Saïs où on honorait Neith que les Grecs appelaient Athéna et elle s'adonnait au tissage. Quant à l'épouse de Ménès, on peut trouver une inscription qui la concerne sur un vase trouvé à Abydos. Elle se lit: "femme de Ménès, déesse suprême de la Grèce de Ménès, promets à tes sectateurs qui t'adorent protection et tranquillité, ô dame du céleste chef généalogique". On peut la lire sous forme héllénisée: "Mounikhia, déesse de la Grèce de Minos, écoute et protège ceux qui répandent en ton honneur leurs dons." Mounikhia vécut surtout en Crète comme l'a montré Crombette dans son ouvrage consacré à l'histoire de cette île et si elle fut vénérée par les grecs sous les noms de Mounikhia ou Artémis ou Diane, elle fut presque ignorée en Egypte.

D'après la Pierre de Palerme, Rhéa mourut le 25 décembre grégorien 2134 et le règne de Ménès ne commença qu'après une période de deuil de huit semaines, c'est-à-dire le 19 grégorien 2133 avant Jésus-Christ. C'était la fin des dynasties divines. Alors le gouvernement tripartite réalisé dans le sud par Misraïm s'évanouit avec lui. Naphtuim devait avoir hâte de reprendre une liberté d'action qu'il n'avait abdiquée que par obéissance à son père: la collaboration avec son frère Phatrusim pesait à sa rancune tenace. Il alla établir son trône à Napata en Haute Nubie; de là, par l'Ethiopie, il pouvait se rendre par voie terrestre au pays de Pount - la Somalie - dont il tirait ses richesses. Phatrusim abandonna à Luhabim la partie de la Haute-Egypte qu'ils avaient administrée en commun et vint fonder en Basse-Nubie un royaume distinct dont la capitale fut Phturès, plus proche que Thèbes de ses lointains domaines africains qui n'est autre que Saras, localité située un peu en amont de la seconde cataracte. En effet Saras est la racine du nom d'Osiris qui signifie: "Le maître du Midi". De même son nom hébreu, Phatrusim, se comprend: "Le possesseur de ce qui s'étend jusqu'au Midi et de la génération qu'il y a établie".

La disparition de ses parents permit à Naphtuim de songer à la réalisation de la vengeance qu'il méditait depuis de longues années. Vers 2125, au retour de Phatrusim d'une de ses tournées d'inspection en Afrique, Naphtuim que Plutarque appelle Typhon le retint par ruse avec le concours de sa femme Nephtys. Voici ce qu'écrit l'auteur grec dans son ouvrage "Isis et Osiris": "Osiris parcourut la terre entière pour la civiliser...Mais au retour de ce dieu, Typhon lui tendit des embûches. Il s'adjoignit 72 complices et il fut en outre secondé par la présence auprès de lui d'une reine d'Ethiopie qui s'appelait Aso...Typhon enferme Osiris dans un cercueil et le jette dans le Nil. Ces événements se passaient, dit-on, le 17 du mois d'Athyr qui est celui sous lequel le soleil passe par le signe du Scorpion et la 28ème année du règne d'Osiris. Certains pourtant prétendent que ce nombre d'années correspond au temps de l'existence de ce dieu et non à celui de son règne."

Crombette a retrouvé un vice-roi d'Ethiopie dont le nom signifie: "Osiris étant allé à la recherche des monts couverts de neige s'est épris de Nephtys et il en est mort". C'est la confirmation de la tradition. Le corps d'Osiris, retrouvé ensuite par son épouse Isis, fut partagé en quatorze morceaux répartis entre diverses localités où ils furent l'objet d'un culte. La tête fut conservée en Abydos, près de Thinis où fut érigé le sanctuaire principal du dieu.

Une inscription gravée autour du cénotaphe d'Abydos par un roi de la XVIIe dynastie a le sens obvie suivant: "Le roi glorieux, le dieu qui a donné à la patrie des territoires éloignés, l'infatigable explorateur de la terre entière, le grand céleste et le grand seigneur, souche d'une multitude de grands chefs devenus illustres, repose en effigie sur un monument donné par le roi fils de la dame de l'étoile. Celui qui possède le grand pouvoir des grands dieux, Sèthotètos-Thanasimos-Sesostris, vrai fils du soleil, venu du premier des célestes, à l'anniversaire du grand homme devenu dieu, a fait mettre de nouveau, fortement creusées, les paroles de l'inscription depuis longtemps gravées afin qu'elles demeurent stables; le chef du collège préservera la gravure initiale contre les détériorations."

La présence dans l'inscription de plusieurs troncs d'arbres incite à se demander s'il n'y a pas là un rapport avec une inondation exceptionnelle qui eut lieu à l'époque osirienne et que l'on a appelée pour cette raison déluge d'Osiris. Voici ce que donne une autre lecture de la même inscription: "Déracinés par l'eau, de grands troncs sont venus des monts extrêmes; le fleuve s'étant répandu au loin hors de son lit, ils sont parvenus aux oasis et dans la région des flancs des grandes montagnes. Cinq temps multipliés par cent antérieurement à la solennité sont éloignés de ces grands ravages. Depuis ce temps, ces troncs forment des amas de bois le long du fleuve; ils se sont corrompus et, le temps s'écoulant, ils se sont métamorphosés et sont devenus durs comme de la pierre; ils se conserveront certainement jusqu'à la fin des générations. Comme témoins, il y a les carcasses de bateaux conservées en de nombreux endroits. Le coup qui a fait ces débris élevés a eu lieu à la mort du grand homme qui avait parcouru les eaux et qui était divinisé dans les cieux. Le dieu Seth l'avait jeté en ce lieu-ci, mis dans un coffre et immergé. Cette dilatation produite par les eaux, et qui a mis le malheur au comble, a été causée par leur maître."

Crombette a pu établir par des recoupements sur lesquels nous ne pouvons nous étendre qu'Osiris était mort le 5 mai grégorien 2126 avant Jésus-Christ, juste avant le déluge osirien qui eut lieu deux mois après et qui emporta de nombreux arbres des forêts d'Afrique jusqu'au Gebel Ahmar, où se trouve la grande forêt pétrifiée à 15 kilomètres à l'est du Caire. Par ailleurs, on trouve près d'Abydos le rocher de Crambotis qui n'est autre qu'Arabat-el-Madfounet qui est celui d'où Osiris a été précipité dans le fleuve. En effet ce nom se comprend par le copte: La tête d'Abydos, qui fait saillie sur le canal et en bas de laquelle le Lièvre -c'est-à-dire Osiris- a été précipité. Nous voyons ainsi qu'il est possible d'obtenir des précisions étonnantes sur le lieu et la date de la mort d'Osiris. La taille de la tête de celui-ci qui a été retrouvée par Amelineau est celle d'un nain.

Osiris mort, Seth s'appropria non seulement les colonies osiriennes, mais toute la Basse Nubie. Ce coup d'Etat ne pouvait être vu passivement ni par Luhabim, qui devait s'estimer désavantagé, ni par Ananim, dont l'autorité était méconnue, ni surtout par Horus le Jeune qui se trouvait frustré de l'héritage de son père putatif Osiris; Ludim, qui avait adopté Horus le Jeune, était de son côté. Il n'en était pas de même de Chasluim et d'Imouthès qui devaient jalouser la situation privilégiée faite jusqu'alors à Horus le Jeune et dont les sympathies allaient par suite à Naphtuim.

La guerre rapportée par Plutarque éclata entre Ludim et Luhabim soutenant Horus le Jeune d'une part contre Naphtuim et Chasluim, d'autre part. Un combat singulier livré à Mélaha près d'Héracléopolis-Magna entre Seth et Horus le Jeune où le deuxième émascula le premier mit fin à la guerre. Une inscription permet de dater cette défaite au 30 avril grégorien 2124. Seth survécut plus de deux ans et demi à sa blessure et sa mort peut être placée vers 2121. Son corps reposa finalement avec celui de son adversaire Horus le Jeune auprès du sarcophage d'Osiris à Abidos. C'est là qu'Amelineau déclare l'avoir retrouvé.

Venons-en à Chasluim: d'après Eratosthène, il aurait régné 79 ans et donc devait être mort en 2118. Il laissa son trône à son fils illégitime Imouthès au détriment de ses fils réguliers. Ludim fut tué par ses gardes au cours d'une révolution de palais et Horus le Jeune son fils adoptif se réfugia chez Luhabim qui l'institua son héritier en même temps que son propre fils. Celui-ci, Chérès, s'établit à Coptos au nord de Thèbes, alors qu'Horus fondait sa capitale à Silsilis.. Contrairement à l'usage qui commençait à s'établir, Ludim fut incinéré et comme on l'avait surnommé le Phénix on le représentait par un oiseau qui renaissait de ses cendres. Le corps de Rhéa a dû se trouver à Meidoun, localité située en face du Fayoum, car son nom se comprend: La sépulture de la mère. Mais sa tête dut être déposée sur l'autre rive du fleuve à Aphroditopolis ou Atfihyèh dont le nom peut se comprendre: "Là où a été déposée la tête de la dame céleste." Juste à côté, à Meidoun, fut édifiée la seule pyramide consacrée à une reine.

Revenons à Ménès: lors de la dernière réorganisation territoriale, il avait transporté sa capitale à Thinis en Haute-Egypte. C'est là sans doute qu'il inventa le jeu de dames qui est devenu le jeu d'échecs par la suite. En effet, on trouve un échiquier /// - /// dans ses inscriptions, et on a retrouvé des pièces d'échec en ivoire ou en grès dans les plus anciennes tombes d'Egypte. Thinis a maintenant le nom de Djirgèh qui peut se transcrire: le jeu qui dure. Certains termes du jeu d'échecs encore employés ont une signification qui vient du copte: Roquer vient de Roke qui signifie transporter; pat signifie fini et mat réussite. Enfin dames vient de Djamê qui veut dire combat: les tablettes où l'on combat. Ménès qui parait avoir été un roi pacifique, mourut environ six mois après Ludim, soit en 2114 comme on en célébrait les centenaires. Il est enterré à Haouaîchèh, près de l'antique cimetière de Chemnis, car son nom signifie: la demeure mortelle du premier chef. On trouve juste à côté une pierre levée, sorte de menhir dont s'occupa un pharaon de la XVIIe dynastie qui dit dans une inscription à son sujet: "Comme il le fallait certainement, le roi a prescrit de soulever en tirant à un très grand nombre et avec un travail considérable, la pierre de l'antique qui a réuni le troupeau, du législateur du pays, qu'un violent tremblement de terre avait renversée. Soixante solstices d'été antérieurement au grand anniversaire du premier des antiques, un violent tremblement de terre plus puissant que ceux observés a renversé la pierre; il était éloigné de 500 ans de l'institution de la limite du temps" (c'est-à-dire du calendrier sothiaque). Or ce tremblement de terre eut lieu comme Crombette le montre en 1675 à l'époque où Joseph était amené captif en Egypte. Cet événement est analogue à ce qui se produisit quand l'enfant Jésus vint en Egypte: les idoles furent aussi renversées.

Un an après la mort de Ménès soit en 2113 mourait Luhabim. Celui-ci n'avait pas seulement inventé les procédés de momification, il avait également créé la charrue alors qu'il était à El-Kab comme le montre une de ses inscriptions que l'on peut lire: La ville où Luhabim a donné la charrue aux moissonneurs. Ceci est confirmé par une inscription d'un roi de la XVIIe dynastie qui célébra le centenaire de cette invention en 1725 dans les termes suivants: "Anniversaire de la houe, que celui qui a possédé le suprême pouvoir, le grand Luhabim, maître des biens de campagne, a découverte et par quoi on laboure plus rapidement les champs." L'invention de Luhabim consista probablement à ajouter à un simple épieu un soc de fer permettant de creuser la terre plus profondément, un timon pour y atteler des bœufs et des mancherons pour guider la marche de l'instrument.

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Il est possible que le nom français de la charrue vienne du nom copte chera. Lorsque Luhabim, l'embaumeur mourut, il devint le dieu des morts qui procédait à la pesée des âmes.

Nous avons enterré le dernier des fils de Misraïm. Nous avons vu tout au long de cet exposé que loin d'être des hommes primitifs comme le croient les égyptologues qui voudraient en faire des descendants des hommes des cavernes, les fondateurs de l'Egypte étaient des hommes prodigieusement doués, héritiers des connaissances des patriarches antédiluviens par leur ancêtre Noé. Mais ils furent plutôt au service de Satan qu'à celui du vrai Dieu pour échapper à la malédiction de Noé sur leur ancêtre Cham. Ils transmirent néanmoins à leurs descendants dont ils furent les dieux un esprit profondément religieux qui put se retourner plus tard comme nous le verrons au service de l'Eternel au moment du règne de Joseph et d'Aménophis IV et lors de l'évangélisation de saint Marc.

Ceshe 1999 -